
Artdanthé 2022 : Everything is temporary, mais le Festival continue jusqu’au 2 avril
Proposant comme chaque année des rendez-vous chorégraphiques étonnants, le Festival basé au Théâtre de Vanves se poursuit.
Jusqu’au 2 avril, le Festival Artdanthé, basé au Théâtre de Vanves, donne à découvrir une suite d’expérience chorégraphiques. Avec notamment la venue de l’italienne Silvia Gribaudi, pour cinquante minutes de réflexion sur la beauté via la danse (à vivre le 29 mars), ou du belge Michiel Vandevelde, attaché lui à réfléchir par le biais du mouvement sur les rapports entre danse et démocratie (à voir le 31 mars).
Au programme aussi, Sofian Jouini, avec un spectacle se penchant sur l’idée des corps se transformant au fil des générations – présenté le 31 mars – et avec un atelier chorégraphique le 2 avril, ouvert à tous l’après-midi, et destiné à des binômes grands-parents/petits-enfants le matin et le midi : atelier qui fera partir ses participants d’un souvenir ou d’une anecdote pour se faire s’activer leurs corps.
Ainsi que Pauline Tremblay, qui le 29 mars présentera une forme entre danse et concert, sur l’idée de duo. Et pour la clôture, le 2 avril, ce sont Nathalie Broizat, Rebecca Journo, Hortense Belhôte et le trio Mié Coquempot, Béatrice Massin et Bruno Bouché qui seront présents, avec des formes parlant de l’harmonie de tous les aspects techniques d’un spectacle, de la représentation de soi, de l’histoire de la performance et de la danse contemporaine à travers des figures de femmes et des rapports entre baroque, ballet et styles chorégraphiques contemporains.
Après s’être confronté, avant l’entrée en salle, à l’installation de Delgado Fuchs nommée A normal working day et à ses pantins à taille et silhouette humaine, s’activant ponctuellement et affichant, pour certains, des styles marginaux au milieu d’autres plus “normés”, on a pu découvrir dans le cadre d’Artdanthé, Everything is temporary, spectacle du Collectif A/R. Avec sur scène, Julia Moncla, Thomas Demay et Paul Changarnier ainsi qu’Emcee Agora. Une proposition très aboutie mêlant concert rock, danse et textes poétiques et politiques dits. D’emblée, on a pu être frappé par les talents d’interprètes musicaux des trois artistes arrivés sur scène pour ouvrir la représentation. Une ambiance forte et entraînante posée, le quatrième participant, Emcee Agora, à pu entrer en scène, scandant en anglais des textes se rapportant à la communauté afro-américaine et à ses mouvements de contestation s’étant activés au cours des dernières décennies. Pas de traduction en arrière-plan pour ces textes, tant mieux : avec un petit niveau d’anglais en main, on a pu attraper de temps à autres quelques idées et le reste du temps, se laisser hypnotiser par l’interprétation de notre homme. On suivait une grande, en ayant les moyens de comprendre ce qu’elle racontait, si on le désirait.
Vêtus des costumes colorés et expressifs d’Elisabeth Cerqueira les trois autres interprètes ont pu ensuite lâcher guitare, batterie et consoles electro et platine de mixage pour dévoiler leurs talents de danseurs, s’activant au fil d’une partition chorégraphique bien pensée, pas clinquante, et en même temps pleine de résonances et d’ouverture. Un spectacle au final pourvu d’un bon rythme, bien écrit, baladant au sein d’un univers où l’engagement, dans tous les sens du terme, primait sur l’épate.
Artdanthé se poursuit jusqu’au 2 avril. Infos et réservations : https://www.theatre-vanves.fr/discipline/artdanthe/
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Visuel : © Georges Hauchard Heutte