Comédie musicale
42nd Street de retour au Théâtre du Châtelet

42nd Street de retour au Théâtre du Châtelet

21 December 2022 | PAR Cloe Bouquet

Jusqu’au 15 janvier 2023, 42nd Street revient au programme du Théâtre du Châtelet six ans après sa création en ce lieu.

“Come and meet those dancing feet”

En 1933 à Broadway, les auditions sont presque terminées pour le nouveau spectacle Pretty Lady de Julian Marsch quand la chanteuse/danseuse/comédienne Peggy Sawyer arrive à New York. Malgré son retard, elle est embauchée comme danseuse remplaçante. Peu après arrive Dorothy Brook, la vedette du spectacle, qui n’est plus montée sur scène depuis dix ans. Mais le soir du spectacle, Peggy heurte accidentellement la cheville de Dorothy, qui ne peut plus jouer… et se fait renvoyer.

Sans vedette, le show ne peut plus se tenir ! Mais les danseurs de la troupe vont convaincre Julian Marsch de prendre Peggy pour la remplacer ; la représentation est un triomphe. 42nd Street est donc une mise en abyme spectaculaire de la comédie musicale américaine. Les 47 artistes présents sur le plateau sont des triple threats, c’est-à-dire à la fois d’excellents comédiens, chanteurs et danseurs ; mais c’est la danse qui occupe la place la plus importante dans le show. Les pas de claquettes ne sont pas des ornements décoratifs – comme on le voit parfois – mais le coeur du spectacle. Dès le début, le fameux lever de rideau de ce Backstage musical ne laisse d’abord apercevoir que les pieds des artistes. A l’image du personnage qu’elle incarne, Emily Langham (Peggy Sawyer) semble en effet pouvoir tout danser. Jack North (alias Billy Lawlor, un ténor vedette), lui, se démarque par sa voix et sa musicalité.

Un divertissement flamboyant

42nd Street, c’est aussi 200 paires de chaussures et 300 costumes dans seize tableaux de décors ! On en ressort avec des paillettes plein les yeux, des chansons plein la tête et l’envie de se mettre à danser dans la rue. Stephen Mear, le chorégraphe et metteur en scène du spectacle, a donc réussi son pari. “Nous cherchons à ce que les spectateurs oublient tous leurs soucis pendant trois heures, soient divertis dans le premier sens du terme, et ressortent en sifflotant la musique et en essayant quelques pas de danse dans la rue. Si cet objectif est atteint, alors nous aurons fait notre travail !”, dit Gareth Valentine, le chef d’orchestre, dans une interview donnée avec Stephen Mear à Priscille Lafitte. Il y évoque également la difficulté des reports liés à la pandémie de covid : “Dans nos métiers artistiques, nous nous identifions tellement à ce que nous faisons, que lorsque ça s’arrête, nous avons l’impression de perdre notre identité. Nous étions perdus.” “Je crois que jamais nous n’avons été aussi conscients que nous aimons ce que nous faisons !”, reprend Stephen Mear. C’est cet amour des artistes pour leur métier qui contamine le public.

En plus de cette flamboyance, le détail n’est pas laissé au hasard : même les plus petites répliques, les rôles les plus légers prennent leur place et sonnent juste.

C’est donc du rêve et du pur divertissement que propose 42nd Street, de la légèreté, sans que l’humour, par exemple, y manque de finesse et d’intelligence. “Nous avons besoin d’une échappatoire !”, dit Stephen Mear. “D’autant que le monde a basculé depuis la pandémie. Quand nous avons fait les auditions pour cette reprise en 2022, nous avons rencontré des jeunes chanteurs et danseurs avides de monter sur les planches, et de donner un spectacle aussi monumental après ces temps difficiles.”

Alors, laissez-vous emporter par la 42e rue !

 

Visuel : (c) Thomas Amouroux

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