
Une playlist de Noël
Cette semaine pour ceux qui vont s’ennuyer en famille : Xavier Cugat, Herbie Mann, The Blackbirds, Antonio Carlos Jobim et Walter Wanderley avec Luiz Henriquez.
Happy Birthday — Walter Wanderley & Luiz Henriquez.
Déjà une bonne nouvelle : si vous êtes énervés par les chansons que l’on s’amuse à passer très fort au moments des bougies, vous disposez dorénavant de l’arme fatale, ce vrai-faux mambo qui fait bouger les hanches en rendant hommage à ceux et celle né-e le jour de Noël. Si si, il y en a plein.
Rock Creek Park — The Blackbirds
En début de soirée, on peut toujours y croire, tout le monde est parfaitement pomponné et les enfants, les petits frères et sœurs ne sont pas encore trop pénibles. Enfin, on l’espère. Si le champagne n’est pas de trop mauvaises qualités, qu’il est sec et pourvu de très fines bulles, on peut se laisse aller à la liesse des Blackbirds, secouer ses cheveux, lever un bras que sais-je. Vérifier que l’on est encore en vie.
Memphis Underground — Herbie Mann
La première blague de la soirée, diffuser en musique de fond cette flûte : personne ne pourra rien dire parce que c’est à la fois du jazz et de la world music et que ça se passe à la fin des années 60. A l’époque, Éric Zemmour avait 11 ans, il n’embêtait personne, et Herbie s’en donnait à cœur joie, Si on en croit Youtube, Hunter S Thomson était très fan. Bref, trinquons vite à la magie du baby boom.
Brazil — Antonio Carlos Jobim
Sérieux, ce soir on ne veut embêter personne donc on reste sur les tubes, les trucs que l’on peut partager de 7 à 77 ans parce que cette fois, on est vraiment «à table» comme l’on dit par chez nous. Jobim va illuminer la dinde avec cette espèce de percussion décalée totalement inédite, avec cette voix de stentor qui finit par rassembler ce qui pourrait peut être partir en vrille si l’on n’y prenait pas garde. Et là, on tend l’oreille, tout Paolo Conte qui rame derrière la légèreté nietzschéenne d’Antonio. C’est trop beau.
Tea for two — Xavier Cugat
Est-ce que c’est l’effet des cadeaux ou pire, celui de la messe de minuit ? Le vintage se corse salement en fin de soirée. C’est évident, les jeunes ne savent plus danser; il faut donc les mettre à l’aise, sourire et remuer les hanches. C’est un dur métier, à vrai dire. Allez, joyeux Noël.
Visuel : Memphis Underground — Herbie Mann