
Têtes raides, têtes rêves : entretien exclusif Toutelaculture.
Christian Olivier fait ses poétiques révélations dans son atelier, son univers particulier, sa Niche. Du haut de ses vingt ans de carrière le sombre héros nous offre sa lumière environnante, ses clairs obscurs.
On peut connaître l’existence d’un être humain ou d’un groupe et n’y prêter, durant vingt ans, aucune importance pour des raisons sociales, d’affects, de goûts, de snobisme intellectuel. On peut ne pas s’impliquer dans une sensibilité qui, à priori, n’est pas notre monde. Fugacité du temps, fugue et contre-chants des hommes. Puis, naît le surgissement, car il en faut bien un, dans tant de conformisme de l’incompréhension. Christian Olivier et sa troupe multi instrumentiste de génie offre cette magie. La féérie, elle, est la cause d’effets, d’ornements, de potions et de grimoires, de personnages aux ailes de papillon, d’elfes et autres farfadets, d’effets dits spéciaux, extraordinaires. Ici, le quotidien de ce demain, donne de la voix, et il devient magique parce que réaliste et surréaliste de par sa poésie. Pour autre chose également : son apparente simplicité. Tout l’album y passe. C’est relativement gonflé, ce dernier n’étant sorti que depuis un mois. Mais, il a nécessité plus d’un an de travail et son écriture se définirait par ces paroles : « Aude à la nuit qui me remplit, Aude au matin qui revient ». L’album comme le concert qui le transcende est magique parce que sans concession, du corps, de l’esprit, des rythme, des arrangements, de la présence habitée et fraternelle derrière l’humilité de ces travailleurs de l’amer qui œuvrent pour nous, spectateurs. Fulgurance, L’an demain, Gino, Marteau-piqueur, Angata, le sublime Emma chanté sur l’album avec Jeanne Moreau, les tubes sont là, bruts et raffinés.
Pascal Szulc