Solidays jour 1: quand musique et actions citoyennes se rencontrent…
C’est parti pour un week end de folie au rythme de la musique mais pas que… Solidays a ouvert ses portes vendredi après midi. TouteLaCulture y était pour vous!
Les festivaliers l’attendaient depuis des semaines, les bénévoles le préparaient depuis des mois. Solidays a — enfin — ouvert ses portes vendredi, pour une durée de trois jours. Avec une météo plus que clémente, le week end s’annonce donc festif! Au programme, musique, musique, et encore de la musique… Mais pas que! La force de Solidays, depuis maintenant 20 ans, est d’être plus qu’un simple festival où on danse à en perdre la tête… Des causes, comme la lutte et la prévention contre le Sida, sont mis en avant tout au long des festivités. En 20 ans, Solidays a accueilli 2,8 millions de festivaliers, distribué 1,6 millions de préservatifs et récolté 25 millions d’euros en faveur des associations de lutte contre le Sida.
Luc Barruet, directeur-fondateur de Solidarité Sida, annonce la couleur d’emblée. Solidays serait en passe « de battre le record de fréquentation ». Même si, pour le moment, aucun chiffre n’a été avancé (des places restent en ventes pour le samedi et dimanche), on nous apprend que cela dépasserait le seuil atteint en 2016 (soit plus de 100 000 places). Signe que malgré la concurrence rude des festivals en région parisienne et quelques facteurs économiques, Solidays se porte plutôt bien. Cela aurait-il un lien avec la programmation, totalement éclectique, de cette 20ème édition? Surement!
Prévention
Vendredi après midi, le soleil tape sur l’Hippodrome de Longchamp. Les festivaliers s’amassent minute après minute. Les allées de Solidays s’emplissent, les expositions et les débats sont pleins à craquer. Car si Solidays brille par sa programmation de plus de 80 artistes, le festival propose des ateliers en tout genre. S’il fallait trouver un mot pour tous les définir, ce serait prévention. Mot magique, qui revient comme un leitmotiv dans la bouche de tous les exposants. Ainsi, on y trouve un stand SNCF qui grâce à la réalité augmentée, nous fait vivre le cauchemar d’un conducteur de train qui a percuté dans la nuit un jeune qui s’était infiltré sur les voies. Mais également, un stand Macif qui, à l’aide de lunettes de simulation d’alcoolémie, nous montre les dangers de l’alcool au volant — et en effraye plus d’un. Aux côtés de ces stands, des expositions sur la sexualité sans tabou: Sex in the City, visant à libérer la parole, et Happy Sex.
Pour les aficionados de sensations fortes, des attractions sont mises à votre disposition, dont un saut élastique. Ce qui est sûr, c’est qu’il y en a pour tous les goûts!
Notre line-up du jour
La première journée fût riche en émotions musicales. Des genres différents, sur des scènes différentes. Vingt et une heure sonne. Deux concerts sont annoncées: celui de Hamza d’un côté, et de l’autre celui d’Eddy de Pretto.
Chill sous le soleil avec Hamza
Sobrement décorée d’un 1994 — référence au nom de son dernier opus —, la scène où la sensation du rap belge Hamza va faire son show, est bercée d’une foule immense. Il apparait en survêtement blanc, la foule crie, le concert peut commencer. Son rap chill qui sent bon l’été retentit dans le Dôme, ses mélodies entêtantes naviguent à travers l’espace, et son flow chaloupé, parfois chantant, ensorcèle les spectateurs. On y sent de très bonnes « Vibes », idéal pour accompagner le couchée du soleil.
Eddy de Pretto, tranche de vie
Son tout premier Solidays, signe de sa célébrité grandissante.
Alors qu’il a avoué quelques instant au préalable être un peu stressé— on imagine, le Solidays, c’est quelque chose! —, c’est un Eddy de Pretto totalement zen qui se balade, nonchalamment, sur la scène Bagatelle. Casquette, ensemble chemise short bleu, rouge, blanc, il balance ses rimes chantantes, sur un beat parfois agressif, parfois d’une douceur inimaginable. La foule s’agrandit, enivrée par son flow. Sur scène, il se raconte, se livre avec une telle puissance, magnifiquement belle, étrangement émouvante.
.@nekfeu bouillant met le feu à @Solidays #solidays2018 pic.twitter.com/77Tx2o5qJj
— christophe pelletier (@cpe) 22 juin 2018
Un rap poétiquement énervé avec Nekfeu
Sur la grande scène Paris, une grosse tête d’affiche s’apprête à faire sauter, danser, gueuler, l’ensemble du festival: Nekfeu. Dès qu’il pointe le bout de son nez, celui que l’on nommait le fennec, suscite l’affolement de la foule. Certaines pleurent, d’autres crient à s’en écorcher la voix. Tous chantent, scandent, les punchlines trashement poétique de la star du rap. Les plus courageux s’aventurent au plus près des barrières où les pogos s’accumulent. Les moins téméraires restent assis, loin de l’excitation. Mais Nekfeu à cette énergie communicative, qui vous ferrait sauter, se rentrer dedans lors de chansons d’amour.
It’s Alright, avec Jain
On avait quitté Jain l’année dernière avec sa robe noire et blanche à col claudine. La voici aujourd’hui avec ce qui s’apparente à une tenue de l’espace — enfin c’est ce que l’on croit à TouteLaCulture — bleue. Une fois les derniers beats de Nekfeu lancés, la foule se lance dans la conquête d’une autre scène: la Bagatelle. On essaye de s’y frayer un chemin, d’aller au plus près. La foule est fébrile, car elle a besoin de sa dose musicale. Et comme une délivrance, Jain apparait, comme venue d’une autre contrée, d’une autre planète. Avec son sa platine musicale, la chanteuse enchaîne rythmes percutants, dansants, groovants, joviales et si minimalistes, qui nous emporteraient en un claquement de doigts dans un périple autour du monde.