Musique
LA SÉLECTION POP-ROCK-INDÉ-ELECTRO-RAP  de Novembre

LA SÉLECTION POP-ROCK-INDÉ-ELECTRO-RAP de Novembre

21 November 2018 | PAR La Rédaction

Chaque mois, la rédaction musique de Toute La Culture.com fait le tri parmi ses coups de cœur « pop ». Place à la musique du peuple ici, où les guitares croisent autant les pads que les violons. Enjoy!

Jim Yamouridis «The other side» (Microculture/Differ-Ant)

De sa retraite auvergnate, l’Australien Jim Yamouridis est parti à la recherche de ses racines grecques. Habillant les vieux os du rembetiko d’une chair nouvelle, de blues et de guitare folk, il navigue autour de dix chansons originales, enregistrées en mono avec un seul micro. Apparaissent peu à peu les grands thèmes de cette musique des Grecs d’Asie Mineure brutalement rapatriés en Grèce continentale après le traité de Lausanne en 1923 : la marge, le rejet de la société, l’amour et les femmes sans avenir. La voix chaloupe sur ses demi-tons absents du répertoire occidental avec laquelle le musicien finit par jouer, en s’éloignant puis revenant; créant un effet de cristallisation dont on ressent toute l’ampleur en live, en formation élargie. “Ce sont des ombres, une voix de l’au-delà (The other side)» que Yamouridis transporte jusqu’à nous sous une forme brute et presque métaphysique. À écouter un peu fort et, si possible, sans rien faire d’autres. Antoine Couder

The Good, The Bad & The Queen “Merrie Land” (Studio 13)

Damon Albarn est en grande forme. De retour de deux années tonitruantes avec Gorillaz (deux albums, une tournée mondiale), le voici de retour avec un autre de ses Side Band, enfermé dans un placard depuis 2007, The Good, The Bad & The Queen. Véritable Supergroup, le chanteur est accompagné de Paul Simonon (ex-bassiste des Clash (!!!)), Simon Tong (ancien guitariste de génie des Verve (!!!!!!!!!!!!!!!!!!)) et Tony Allen (un des meilleurs batteurs de cette planète (ah que oui)). Personnifié non pas par un hologramme, mais cette fois-ci par une poupée mi-flippante mi-rassurante, Albarn déclare de toute sa poésie son amour pour une Angleterre qui chavire, Brexit oblige, dans ce second album riche en mélancolie. Au fil des chansons, la mélodie triste et parfois folklorique nous fait penser à une fête foraine un peu en bout de souffle, qui a fait son temps. Les textes du frontman, troublants et amers, montre la résignation d’un homme amoureux de sa patrie qu’il voit périr sans pouvoir faire grand chose. Vraiment, l’album est magnifique de pureté et décrit l’écroulement d’un monde désenchanté. Pierre Poughon

A2H chante L’amour sur 18 titres (Palace Prod)

Le rappeur A2H sort un énième album nommé L’amour. Lui qui a toujours soulevé cette thématique à travers ces différents projets a décidé d’y consacrer tout un album : « Je préfère parler d’amour que de 9 milli ». Il se compose à la fois d’une partie très douce avec des productions planantes, essentiellement à base de guitare électrique, et d’une autre partie bien plus électro. Rap sensuel-sexuel, rap’n’roll, rap progressiste… Bien qu’il dise que « c’est pas un album de rap », les qualificatifs ne manquent pas pour désigner son projet. Il se distingue par des textes décomplexés et en portant un message féministe : « t’as pas besoin des hommes pour décider ce que tu fais avec ton corps » ou encore « J’ai de l’amour pour mes copines qui se déshabillent le soir pour nourrir maman ou marmots ». Il explore toutes les ambiances liées à l’amour, du tendre romantisme à la détresse post-rupture, en passant par le cœur qui balance entre deux personnes. Le morceau Blues offre une vue d’ensemble de la couleur musicale de ce projet OVNI dans le paysage rap francophone. Mathieu Michel

Vanessa Paradis «Les sources» (Universal)

5 ans après son dernier album, Love Songs, Vanessa Paradis revient avec « Les sources » dont de nombreuses chansons ont été composées et écrites par Samuel Benchetrit. Sur cet album, elle a également travaillé avec Adrien Gallo, le chanteur des BB Brunes avec qui elle avait déjà collaboré. On y retrouve la voix cristalline de l’artiste, qu’on aime tant. Cette voix porte idéalement la mélancolie et la nostalgie de l’album. Mais ce n’est pas la seule tonalité de l’album enregistré à Los Angeles,il y a également beaucoup de douceur et de chaleur, dans la mélodie et aussi dans la couleur du son, très années 60-70. Dès les premières notes, on est ravis de retrouver Vanessa qui nous accompagne maintenant depuis près de 30 ans. Sarah Dray

Corine “Un air de fête”
On l’attendait telle la lionne attend son lion à la crinière lâchée. La chanteuse à enfin sorti un vrai album il y a quelques jours chez Polydor. On s’est passé en boucle “Pourquoi pourquoi” (présent ici) tout 2016 ainsi que tout « Fille de ta région Volume 2 » et il était temps de voir ce qu’elle préparait sur un format long. Au commencement « stop ou encore » on a la sensation que David Hasselhoff va sortir de sa K2000. Un track plus qu’une chanson où la chanteuse n’apparaît presque pas sous les voix masculines vocodées. On est chez Régine, aux grandes heures. Et Corine rend cela vivant à nouveau. Elle raconte des histoires (« René, Maurice et les autres ») qui riment avec « bar », « tard », « t’en vouloir », comme on ne fait plus dans ce siècle. Alors, on trouve ici du très très addictif “Corine”, un duo foutraque tellement 80 avec Antoine Debarge pour “Léonart” et beaucoup de disco même pas revisitée. Elle assume à l’image de sa pochette d’album, coupe afro, body vert et chiens blancs pour milliardaires américaines. Elle fait du son fin 70’s avec des ordinateurs d’aujourd’hui et des synthés d’hier. Elles sont toutes là dans sa voix gamine : Vanessa (tient encore elle !), Corynne Charby, Sabine Paturel…C’est un album à danser sous les boules à facettes, sur le sol de la piste de dance de Pulp Fiction. Oui, on sait on a sauté une décennie. En même temps, pourquoi s’embêter ?

Elle sera en concert le 26 novembre au Trianon.

Amélie Blaustein Niddam

Alexis HK – Comme un Ours
Alors que son nouvel album, Comme Un Ours est disponible depuis le 5 octobre, Alexis HK est sur la scène du Trianon ce jeudi 22 novembre. Égal à lu-même, Alexis HK comble pleinement ses fans avec les 12 nouveau titres de son album, un peu patibulaire et aux textes très travaillés. Alors qu’on retrouve le timbre grave du chanteur, côté musique, la guitare est très présente, les violons soulignes une solitude un peu nouvelle et le rythme se fait un peu lancinant, avec un petit côté western spaghetti irrésistible. Au petit pas d’un ours (qu’il partage avec Zaza Fournier et Benoit Doremus dans le clip où il est chic et barbu), l’on goûte plein de saveurs (“Sucré”) et l’on tente de ne rien rater (“Je me suis assoupi”) quitte à flirter avec le rap (“La chasse”), et quand il parle de “Marianne”, ce n’est pas pour la critiquer mais pour la consoler aux feuilles d’automne. Le cerisier du jardin du père donne lieu à toutes les mélancolies et enfin le “beau jour” du départ est repoussé…Ouf!

Yaël Hirsch

Orelsan-“La fête est finie – Épilogue

Considéré comme un “épilogue” de son album La fête est finie, le nouvel album d’Orelsan, “La fête est finie – Épilogue“, sorti le 16 novembre, continent 11 nouveaux titres.

Ayant déjà connu un succès immense pour La Fête est finie avec plus de 500 000 exemplaires vendus il y a plus d’un an, le rappeur continue sur sa lancée en s’imposant avec un nouvel album qui fermerait la parenthèse qu’il avait ouverte avec la sortie de la Fête est finie. Déjà certifié disque de diamant, l’album se démarque comme d’habitude par son originalité et les jeux de mots insolites d’Orelsan, toujours dans un rythme agréable.

Certains titres font suite à d’anciens morceaux tirés de l’album précédent comme “la famille, la famille”, qui est la suite du titre hilarant “Défaite de famille“. La chanson  “Dis-moi” est absolument à écouter, elle se distingue par son entrain et ses paroles répétitives qui traduisent bien la difficulté des couples à communiquer de nos jours.

Cependant, sa fonction d’épilogue, ses titres qui ne diffèrent pas beaucoup les uns des autres et le remix quelque peu banal de “Tout va bien” pourront décevoir ses auditeurs, qui attendaient plus de son nouvel opus.

À noter, une très sympathique collaboration d’Orelsan et de Damso, dont le clip a été visionné plus de 6 millions de fois en quelques jours.

Chiara Florimond-Bretault

Visuel : Polydor

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La Rédaction

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