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Rolling Stones : le rock est immortel !

Rolling Stones : le rock est immortel !

25 July 2022 | PAR La Rédaction

On attendait leur retour sur scène. Ils étaient de passage à Paris le 23 juillet. Voici nos échos du concert-évènement des Rolling Stones à l’hippodrome de Longchamp…

Par Mathieu Despiau.

« Quelle puissance, quelle énergie…! », « C’est dingue ! C’est grandiose », « J’ai jamais vu ça! » « Comment font-ils à leur âge »,… Alors que les lumières viennent à peine de s’éteindre sur l’immense scène de Longchamp flanquée d’un grand « Merci », j’entends ces quelques phrases dans la foule des 55 000 spectateurs qui quittent l’immense pelouse. Je suis abasourdi moi aussi et un peu hagard. Les oreilles qui sifflent, les mélodies qui trottent dans la tête. Je ne m’attendais pas à recevoir en pleine figure la fusée Stones lancée à pleine puissance. Les dieux du Rock étaient venus fêter leurs 60 ans de carrière. Je m’attendais à un jubilé, à une promenade de santé. Nous pensions voir des papys du rock, un peu faiblards, récitant un répertoire usé. Au lieu de ça, j’ai pris la décharge de Télécaster de Keith Richards, les hurlements de Jagger et les solos sur-vitaminés de Ronnie Wood. Ils ont presque 80 ans, moi 40, c’était mon baptême des Stones, et je ne suis pas prêt de l’oublier.

Sous le signe de la langue rouge

Tout démarre vers 18h… A peine les portes de l’hippodrome franchies en fin d’après-midi, mes yeux sont happés par cette langue rouge pendante qui signale comme une balise qu’on est bien dans le temple des Stones. Symbole flanqué sur les banderoles à l’entrée. Langue rouge accrochée sur une tour Eiffel miniature, vestige du festival Lollapalooza de la semaine dernière. Langue rouge affichée sur les banderoles des tentes de marchandising. Langues rouges sur des sweats, des mugs, des casquettes. Langues rouges floquées par centaines, sur les tee-shirts du public qui attend son heure. 1989, 1994, de 2002, de 2016… langues rouges d’Amsterdam, de Londres ou de Madrid. Partout le symbole vous hante jusque sur la scène immense installée pour l’occasion où affluent les spectateurs. En rouge et jaune, la bouche est ouverte, les lèvres bien charnues, prêtes pour accueillir les stars du Rock.

A 21h40, les écrans s’allument et voient défiler des images de Charlie Watts, batteur défunt des Stones, ayant laissé à tout jamais fûts et baguettes en août dernier. La clameur s’élève, le show peut commencer. Jagger arrive sur scène, chemise bleue à paillettes sur tee-shirt foncé, pantalon noir. Elancé, affuté, vif comme à son habitude. Richards envoie des riffs déments, Wood affute sa Gibson Les Paul. Les Stones s’échauffent sur « Street Fighting Man », « 19th Nervous Breakdown ». Je suis étonné par la précision du son, et la couleur des guitares de Richards. Tout est clair et précis. La voix de Jagger n’a pas vieilli. Toujours rocailleuse et chargée de mille textures.
« Bonsoir Paris! » en Français par le Lord. « La dernière fois qu’on est venu jouer ici, c’était en 1995, il y avait une tempête, de la pluie, c’était fou ! ». La machine est lancée, le public emporté. «Tumblin Dice », « Like a Rolling stone » et les frissons qui montent. L’impression de vivre un petit morceau d’histoire. Le temps d’un instant, la BO d’une partie de ma vie défile dans mes oreilles. Je me pince pour y croire, les monuments du rock sont devant moi, à quelques dizaines de mètres. De Jagger à Richards chacun a sa place. Le fougueux guitariste se la joue blues en solo sur « You got the silver », puis enchaine sur « Happy ».

Hommage à Charlie Watts

Entre blues profond, folie du rock et émotion, Mick lance un « Charlie tu nous manques, ce concert ce soir, c’est pour toi ! », en hommage à Charlie Watts. A sa place derrière les fûts, on découvre Steve Jordan, ex-artificier de Neil Young ou de Joe Cocker : mise en place impeccable et un son fidèle aux batteries des Stones. A la basse Darryl Jones, aux claviers Chuck Leavell. Ces musiciens de génie se mettent au service du mythe, avec force, retenue non sans un brin de folie. Vient « Gemme Shelter », la tension monte, et Jagger se lance sur le devant de la scène, dans un duo passionné avec sa choriste Sasha Allen aux accents de Tina Turner.

Les hits s’enchainent, « Midnight Rambler », « Paint It Black », autour de moi je vois des septuagénaires effectuer quelques pas de rock, des quadras à casquettes descendre des litres de bières et des jeunes de vingt ans, déchainés sur « Start me Up ». Les lumière s’éteignent, sur les écrans deux langues rouges surgissent, comme pour signaler que la fin approche. C’est déjà l’heure du rappel. Je n’ai pas vu défiler les deux heures de concert et les 60 ans de rock…
Encore deux morceaux ! « Sympathy for the Devil » et « (I Can’t Get No) Satisfaction »… finissent par nous souffler. Fin du Show, un grand « merci Paris » lancé par Jagger. Sur scène les musiciens se rassemblent et nous saluent. Je peux atterrir. Je viens de vivre un petit morceau d’éternité. Les dieux du rock sont immortels ! Reviendront-ils nous voir un jour ? On l’espère tous secrètement ; visiblement, le temps n’a aucune prise sur les Stones…

visuel (c) affiche du concert

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