Pop / Rock
[Live report] Shawn Barker  « The Man In Black » au Théâtre du Casino à Enghien Les Bains

[Live report] Shawn Barker « The Man In Black » au Théâtre du Casino à Enghien Les Bains

08 December 2014 | PAR Jean-Christophe Mary

Recréer l’atmosphère et la magie d’un concert Johnny Cash devant un public de fans, relève d’un vrai défi. Shawn Barker y arrivera t– il pensait- on en prenant place dans la salle ?

En quarante cinq ans de carrière , au fil d’un impressionnant nombre d’albums studios, Johnny Cash a forgé une oeuvre puissante marquée par ses textes noirs, des accords country rockabilly folk ou gospel mais surtout par cette voix grave puissante. L’histoire de Johnny Cash, tout comme sa musique, a touché des millions de personnes à travers le monde et fut marquée par sa quête de vérité, de paix intérieure, d’amour et de rédemption. Il a vécu une existence de rebelle qui continue de fasciner aujourd’hui toute une génération de nouveaux admirateurs. Il a su créer une sonorité qui lui était propre et l’héritage musical qu’il a légué inspire encore bon nombre de jeunes artistes du rock et de la musique country. Et c’est bien là que l’on se heurte à la difficulté de reprendre une oeuvre telle que celle-ci, dix ans après la disparition de l’artiste. Malgré la fatigue due au décalage horaire, le concert donné par Shawn Baker et ses cinq musiciens et deux choristes démarre sur les chapeaux de roue. Dès son entrée sur scène où il lance droit dans les yeux du public « Hello I am Johnny Cash », Shawn Barker ressuscite « l’homme en noir ».« I Walk the Line, Folsom Prison Blues, Ring of Fire, Get Rhythm et Man in Black, Jackson, Hey Porter », tous ses grands succès se retrouvent dans ce spectacle, incluant sa chanson-phare « Ring of Fire ». Le chanteur à la chevelure noire et aux complets sombres sait décrocher des notes dans les basses d’une tessiture essentiellement concentrée dans le registre baryton. Chacun des morceaux phares déclenchent des déluges d’applaudissements. « Rusty Cage » et  surtout la reprise « Hurt » de Nine Inch Nails que Cash avait enregistrée pour les Americans recording, sont des instants particulièrement émouvants. Le grand moment sera évidemment “Ring Of Fire”et ses trompettes mariachis. La reconstitution est quasi parfaite, le son très “années 50”. La voix est si impressionnante, le show est d’une justesse et d’une authenticité à couper le souffle, que l’on s’y croirait vraiment. Deux heures durant, la voix parvient même à plusieurs reprises à faire croire à la présence de J Cash. Les postures, les gestes, la guitare en bandoulière ou pointée sur le public tel un fusil, rien n’est laissé au hasard, chaque mimique, chaque geste est travaillé au cordeau. Toutefois on aurait aimé une installation video avec des images d’archives, les passages parlés où Shawn Baker raconte des petites anecdotes avec des sous titres, les musiciens jouent sur des instruments vintage comme le font les tribute band dédiés aux Beatles, Génésis et Pink Ployd. Pendant les rappels, le public est debout quand nous entendons une femme derrière nous crier « Johnny…. ». A la sortie plusieurs personnes réclament des affiches du concert. Alors ce tributs « The Man In Black » ?

Pari, plutôt réussi.

Visuels : JCM

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Jean-Christophe Mary

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