Harvest : Le Festival d’Avignon passe au folk
Le Festival d’Avignon prenait hier soir, pour son avant-dernier jour avant la mise au silence des trompettes, des allures folk en invitant La Maison Tellier à reprendre cet album mythique.
En 1972, Neil Young commet son quatrième album, Harvest. Un monument dans l’histoire du rock et de la folk. Un album super court, 37 minutes et 10 secondes, comme le voulait l’époque. Un peu rapide direz-vous ? Mais c’était sans compter sur les idées de la Maison Tellier. Harvest, dans cette version de réactivation, est en réalité une commande faite par le Printemps de Bourges. D’ailleurs, cette soirée à l’Opéra est une collab avec le festival de musique.
Après 20 jours d’un festival super activiste et féministe, il est assez rigolo de voir débarquer le boys band de la Maison Tellier, composé d’Alphonse Tellier (clavier, basse), Helmut Tellier (guitare, chant), Jeff Tellier (batterie), Léopold Tellier (cuivres), Raoul Tellier (guitare). Ils commencent tout en guitare par quelques chansons “apéritives” de Neil Young, dont le flamboyant « I believe In You », et rapidement ils convoquent sur scène un bon nombre d’ami.e.s : Lonny, Emily Loizeau, Baptiste W. Hamon, Pi Ja Ma, Arman Méliès, Ysé et Pauline Denize.
Le concert est une adaptation très fidèle des enregistrements de l’album. Les guitares sont omniprésentes comme dans le sombre « Old Man ». Le lyrisme s’invite souvent, avec la trompette de Léopold dans des montées chromatiques où les voix se mêlent en chorales.
Le plus beau moment de la chanson a lieu sur le très intense « Words », qui sera d’ailleurs repris en chœur par le public. Le moment le plus étrange de cette belle soirée, et peut-être celui qui résume le mieux le contexte d’émergence de cette folk-là, est la reprise de « Down by the River », en “chanson digestive”, nous dit la Maison Tellier. Ce morceau est paru sur l’album Everybody Knows This Is Nowhere en 1969. Il est iconique par son existence même, écrit lors d’un délire, il raconte le meurtre d’une femme, allégorique paraît-il.
Autre temps, autres mœurs.
Visuel : ©Christophe Raynaud de Lage