Musique
Les dix ans de NoJazz au Sunset : beat beat, sans le coyote

Les dix ans de NoJazz au Sunset : beat beat, sans le coyote

20 April 2011 | PAR Pascal

Le groove débarque plus funk et zoulou que jamais au Sunset les 21, 22, 23 et 24 avril. No jazz ? No jazz ! No. Jazz ! Pourquoi pas. Question de ponctuation. La leur est un beat tantôt afro, tantôt latino, tantôt dub tiré de leur librairie jazzistique, toujours pour le rythme sans le blues du spectateur, comme une transe tribale jazz sans concession, pour le plaisir d’une dose de cette pulsion/pulsation vitale le « nu jazz » qui, par on ne sait quelle magie, vous donne l’envie d’une révolution de printemps, le poing desserré, réveillant ce cri de l’oiseau migrateur qui sommeille en vous : « beat beat ».

NoJazz, un savant dosage ? Sûrement, mais de quoi au juste ? De slam, de sax alto, de trompette, de claviers, de riffs Chic. Ici est le problème des références quand on aime la musique et que les maîtres de nos librairies musicales au cours des albums s’effacent respectueusement et doucement pour laisser place à une personnalité, une vraie, hors système. Il en est ainsi du grand magic band qui se produira durant quatre soirs sur le côté ensoleillé de la rue des Lombards.

Nu jazz : une plume d’histoire :

Le style originel fut lancé en 1991 par un groupe anglais brutalement talentueux US3 qui réussit à populariser par ces choix de boucles (samples) pris dans le catalogue du mythique label Blue Note, le label du jazz. Les ingénieux Geoff Wilkinson et Mel Simpson avaient, outre leur passion pour Herbie Hancock (toujours lui et encore) une connaissance et un amour inconditionnel du jazz dont la discographie sommeillait dans les catalogues des labels ou dans les discothèques des amateurs éclairés. A noter, que ce groupe, disque de platine aux USA, et Norah Jones, eurent une influence de par leur originalité et leur succès sur le retour en force du jazz durant les dix dernières années. La recette était simple : trouver la bonne boucle pour un morceau de hip-hop – idée déjà aboutie chez MC Solaar avec Lou Danielson ou Cy Mande – ajouter une batterie, des jazzmen et des chorus, un flow de paroles, mixer comme des dieux avec cette précision et exigence anglaises qu’on leur connait, concevoir chaque titre come une chanson, diffuser largement un « single ». ce qui fut le cas pour la cover de Cantaloupe Island de Maître Herbie. Imparable, voguant sur la vibe rap, hip-hop du moment, et de l’esthétique street art qui devenait universel et reconnu. Sur ce modèle vint se greffer le cultissime « So What » (All Blues, Miles Davis et Bill Evans) version Ronny Jordan. A noter que Us3 fit la réputation de l’immense label Ninja Tunes.

Mais revenons aux fous de beat qui durant dix ans surent, tout d’abord trouver leur équilibre, leur création appuyer sur des rythmes essentiels et sans référence que le plaisir de mettre le désir de bouger au creux de notre nombril. C’est au Sunset, club qui a vu naître le groupe, que NoJazz a choisi de célébrer l’évènement !

Il y a dix ans, un ovni atterissait rue des Lombards… envahissant le monde feutré du jazz, avec sa technologie électrique. Aux commandes, un quintet d’extra-terrestres : un DJ-héros, un homme-sampler, un batteur multi-forme, un sax electrique et un trompettiste-chorégraphe. L’idée naît dans l’esprit de Philippe Sellam, saxophoniste hors pair, amoureux du mélange des genres et initiateur de multiples projets mêlant jazz et musiques du monde. Grâce à Pascal Réva, complice de longue date qui manie les baguettes avec sérénité dans tous les milieux musicaux, le sax électrique de Philippe Sellam rencontre les machines émouvantes de Philippe Balatier, clavier et compositeur totalement acquis aux nouvelles technologies du moment. La fusion prend et chacun invitera un complice à se joindre à l’aventure. Côté jazz, la trompette de Nicolas Folmer ; côté électronique, les platines de DJ Mike et c’est au coeur du Sunset, un 15 avril 2001, que les premières compositions seront offertes à un public déchaîné.Pari réussi donc pour le quintet qui signe l’année suivante, avec Warner Jazz un premier album produit par Téo Macéro, producteur mythique de Miles Davis.

Depuis l’équipage a navigué dans plus de 50 pays, enflammant les plus belles scènes du jazz, réalisé 4 albums dont un de remix avec de nombreuses collaborations et partagé des instants de musique exceptionnels avec de grands noms : Claude Nougaro, Stevie Wonder, Maurice White, Mino Cinelu, Lokua Kanza…. La trompette de Guillaume Poncelet est venue prendre part au voyage suivie de celle de Sylvain Gontard. Les raps d’HKB Finn ont remplacé les platines de SpeederMike. L’ovni n’en ai peut-être plus un dans cet univers jazzélectro très visité mais nojazz n’en reste pas moins, pour bien des initiés “ce qui se fait de plus intéressant sur la scène jazz-pop-électro” et les concerts de ce groupe hors norme marquent toujours les scènes qui les accueillent 10 ans plus tard le trio fondateur (Slam, Bilbo, Balatman) est toujours en place entouré d’HKB Finn et de Mister Sly Gontard et c’est au Sunset, scène des débuts que le groupe fêtera ce parcours hors du commun.

NoJazz s’installe dans la cave de jazz devenue mythique pour 4 soirées exceptionnelles avec des invités prestigieux : le 21/04 Mangu, complice sur le célèbre Candela du premier album – le 22/04, Jean-Marie Ecay – le 23/04 Andy Emler – le 24/04 Benoît Sourisse. Pour immortaliser l’évènement un live sera enregistré et produit en partenariat avec le Sunset. Prenez part au voyage ! Rejoignez nojazz airlines au Sunset du 21 au 24 avril ! Beat beat, vrrroum.

 

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