Jazz
José James, un caméléon à la voix d’or

José James, un caméléon à la voix d’or

03 March 2023 | PAR Gautier Higelin

Ce jeudi 2 mars, le New Morning accueillait le natif de Minneapolis pour la sortie de son album « On & On : José James Sings Badu », un hommage à la grande et unique Erykah Badu.

L’homme aux 11 albums acclamés dont 4 chez Blue Note vient parfaire son univers complexe avec cette 12ème sortie sur son propre label. À la rencontre entre jazz, hip-hop, néo-soul, funk et pop, Erykah Badu incarne, à sa manière, cet état d’esprit dans le R&B. Cet album poursuit cet esprit de fusion en rendant compte de toutes les inspirations de José James. Un paysage sonore qui va de Herbie Hancock à Joni Mitchell en passant par McCoy Tyner, Robert Glasper et Flying Lotus.

Un concert-hommage entre Badu et Wayne Shorter

À l’heure où les portes du New Morning s’ouvrent pour accueillir son public, la nouvelle tombe. Le saxophoniste américain Wayne Shorter vient de disparaître à l’âge de 89 ans en laissant derrière l’une des plus belles carrières musicales qui puissent exister. C’est donc dans une salle comble que José James monte sur scène pour se saisir du micro et annoncer son décès. Un vent mêlé de surprise et de tristesse traverse le public d’aficionados du jazz. Mais si l’icône est morte, le jazz ne l’est pas.

Cette soirée lui est dédiée et le saxophoniste canadien Jowee Omicil, résident à Paris, est alors invité en dernière minute pour rendre hommage.

Une politesse entre deux génies, passé et présent.

Plus qu’une voix, un instrument

Accompagné par Big Yuki (Piano), Jharis Yokley (Batterie), Yves Fernandez (Basse) et la jeune et talentueuse Amstellodamoise Diana Dzhabbar, le crooner moderne est apparu main dans les poches, vêtu d’un jean et d’une veste de costume. Une détente apparente d’autant plus légitime qu’il maîtrise son instrument à la perfection. Sa dynamique et sa puissance vocale dans les mediums et les aigus laisse sans voix. Mais il n’est pas là pour montrer ses capacités hors du commun, dès le départ il ne chante pas, il joue. Il s’amuse à triturer sa voix tel un disque scratché par un DJ de hip-hop ou en changeant de tonalité de façon répétitive et contrôlé.Un petit génie du jazz vocal qui se permet ce qu’il veut d’autant plus que ses instrumentistes ne manquent pas de qualités.

 

Désormais professeur au Conservatorium van Amsterdam, José James confie à demi-mot qu’il ne pensait pas sortir de nouvel album. À 45 ans, il souhaite se tourner vers les nouveaux talents et créer de nouvelles expériences. Diane Dzhabbar en est l’exemple type. Élève du conservatoire, José James a décidé de l’emmener en tournée pour qu’elle pusse jouer à ses côtés.

Une belle image de la transmission qui, au vu de son talent, ne peut que créer de futures stars mondiales !

Visuel : © Gautier Higelin

 

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Gautier Higelin

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