Musique
Les douze sons de Joëlle Léandre traversent le mur du temps

Les douze sons de Joëlle Léandre traversent le mur du temps

23 September 2011 | PAR Bérénice Clerc

Le 12 septembre Joëlle Léandre a eu soixante ans. Pour fêter cet anniversaire, les organisateurs de festivals et de concerts lui offrent 60 concerts cette année et les disques Nato choisissent de rééditer Les 12 sons, son premier grand disque.

Lorsque Joëlle Léandre signa Les douze sons en 1983, personne ne savait qu’elle deviendrait une des figures majeures du monde de l’improvisation. Tous ceux qui avaient prêté une oreille attentive et généreuse à ce disque pouvaient pressentir ce volcan qui allait bientôt faire irruption pour bousculer les règles.

Toutes ses qualités esquissées, Joëlle Léandre va les étendre à l’infini tout au long de son abondante discographie, de sa vie musicale, scénique internationale et absolument extraordinaire.

Il faut voir Joëlle Léandre sur scène, s’emparer du souffle des notes, des sons, les faire vibrer dans son corps et sous le bois de sa contre basse fidèle, sensuelle, pincée, frappée, docile ou rebelle quand l’archet la caresse. Joëlle Léandre est une expérience musicale à elle seule, il faut la vivre au moins une fois dans sa vie pour parcourir le chemin des musiques anciennes, classiques et du jazz pour arriver à l’improvisation divine, la vraie, l’habitée. Le mot performance est trop limité pour ce type de spectacle, il y a ceux qui l’ont vécu et les autres.

Les douze sons résonnent aujourd’hui comme une vision prémonitoire de sa carrière, alors en compagnie des musiciens du mythique théâtre Dunois, échantillon parfait de la vigueur internationale de la musique improvisée toutes générations et sexes confondus. De la belle musique, audacieuse, théâtrale, énergique, subtile, dominée par les cordes et teintée d’humour comme toujours dans la palette magique de Joëlle Léandre.

Inutile de préciser qu’il fut compliqué pour une femme de s’imposer à l’égal comme instrumentiste et conceptrice dans un monde musical souvent trop masculin.

Joëlle Léandre est une des rares musiciennes ou musiciens français à avoir atteint un tel statut international, Les douze sons est un élément majeur de sa carrière sillonnant le monde, raconté magnifiquement dans le livre A voix basse qui donna naissance au film Joëlle Léandre Bassecontinue. De rencontres artistiques en passion du public, Joëlle Léandre inspire les plus grands, John Cage compose pour elle, Josef Nadj l’impose dans ses spectacles et bien d’autres se l’arrachent.

60 ans, le début d’une nouvelle vie, encore de beaux concerts et de belles rencontres à venir sur le chemin de Joëlle Léandre.

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Bérénice Clerc
Comédienne, cantatrice et auteure des « Recettes Beauté » (YB ÉDITIONS), spécialisée en art contemporain, chanson française et musique classique.

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