Classique
Vanessa Benelli Mosell et l’Orchestre Philharmonique de Radio France font retentir la musique de Clara Schumann, Brahms et Schönberg

Vanessa Benelli Mosell et l’Orchestre Philharmonique de Radio France font retentir la musique de Clara Schumann, Brahms et Schönberg

11 January 2021 | PAR Jean-Marie Chamouard

Le 8 janvier 2021 l’orchestre philharmonique de radio France et la pianiste Vanessa Benelli Mosell interprètent le concerto pour piano n°1 de Clara Schumann, les variations sur un thème de Paganini de Johannes Brahms et la symphonie de Chambre n° 2 d’Arnold Schönberg, lors d’un concert sans public à Radio France. Ce concert sera diffusé le soir même sur France Musique.

Oui, la musique reste bien vivante malgré la pandémie, grâce à l’Orchestre philharmonique de Radio France, sous la direction de Franck Mikko et à la pianiste Vanessa Benelli Mosell. Franck Mikko, chef d’orchestre finlandais âgé de 41 ans dirige l’orchestre philharmonique de Radio France depuis 2015. Vanessa Benelli Mosell est une pianiste et cheffe d’orchestre, italienne de 33 ans. Enfant prodige, elle a donné son premier concert à l’âge de 4 ans. Elle a étudié au conservatoire Tchaikowski de Moscou puis au Royal Collège of Music de Londres.

Clara Wieck Schumann (1819- 1896) était l’une des pianistes parmi les plus célèbres de l’époque romantique. Interprète des œuvres de son mari, elle a aussi composé une quarantaine d’œuvres. Son concerto pour piano n° 1 a été écrit alors qu’elle n’avait que 16 ans et crée à Leipzig le 9 Novembre 1835 sous la direction de Félix Mendelssohn. C’est une œuvre exaltante, pleine de fraicheur et d’énergie. Le premier mouvement débute par les accents vigoureux de l’orchestre, relayés par les puissants accords du piano qui ensuite développe le thème principal. Mouvement tout en contrastes, entre des accents vigoureux évoquant Beethoven et des moments de douceur mélodique. Le deuxième mouvement est un solo de piano. Le chant du piano devient passionné puis se mêle à celui du violoncelle, dans un superbe duo. C’est un moment d’intimité musicale très émouvant et magnifiquement interprété par Vanessa Benelli Mosell. La virtuosité de la pianiste se révèle lors du troisième mouvement : c’est une musique joyeuse, énergique, entrainante. La fougue de l’orchestre s’ajoute à celle du piano pour une fin éclatante.

Johannes Brahms (1833- 1897) a composé ses « Variations sur un thème de Paganini » en 1862-1863. La difficulté technique de cette œuvre était même redoutée par Clara Schumann ! Romance, vélocité, puissance puis légèreté, c’est un paysage musical très varié qui caractérise cette œuvre pour piano. La virtuosité de Vanessa Benelli Mosell y est époustouflante !

Arnold Schönberg (1884-1951) compositeur et peintre viennois, est l’inventeur de la musique dodécaphonique, et l’inspirateur de la révolution atonale. La symphonie de Chambre n° 2 commencée en 1906 n’a été achevée qu’en 1939. Schönberg est alors exilé à Los Angeles, pour fuir le nazisme qui rejetait sa musique et le menaçait. Cette deuxième symphonie marque son retour à la musique tonale. Le premier mouvement, adagio, débute par « un solo de flutes sur un tapis de basses ». Le rythme est lent, langoureux. Puis l’orchestre monte en puissance, c’est le retour du romantisme allemand, le lyrisme de l’oeuvre pourrait rappeler Brahms. Cette musique évoque un paysage brumeux, mélancolique qui est celui de l’intimité du compositeur. Le deuxième mouvement « Con fuoco » tranche avec le précédent : les dissonances sont nombreuses les rythmes syncopés, précipités évoquent une danse. Puis l’élan se brise, l’œuvre se terminant dans une méditation et une résignation tristes. La symphonie de chambre n° 2 est une œuvre anxieuse, traduisant la solitude et la souffrance d’un compositeur qui a été souvent stigmatisé.
De l’énergie de Clara Schumann à la mélancolie de Schönberg, ce fut un très beau concert. En espérant qu’il augure d’un prochain retour du public.

visuel :couverture d’album

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Jean-Marie Chamouard

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