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Une fin de semaine anniversaire russe au Victoria Hall, pour le Centenaire de l’OSR

Une fin de semaine anniversaire russe au Victoria Hall, pour le Centenaire de l’OSR

01 December 2018 | PAR Yaël Hirsch

Le Victoria Hall était plein pour le concert final de la semaine qui célébrait Les 100 ans de l’Orchestre de la Suisse Romande. Malgré la défection de Sonia Yoncheva, souffrante, la fougue des musiciens dirigés par Jonathan Nott et la beauté du timbre de la soprano lituanienne Asmik Grigorian nous ont emporté dans un programme russe passionné.

Après Pierre-Laurent Aymard dabs du Bartok et Lucas Debargue dans du Honegger, la semaine de célébration du centenaire de l’OSR continuait à regarder à l’Est avec un programme Russe.

La première partie était un florilège d’airs de Tchaikovski. De la Dame de Pique à Iolanta, la puissante Asmik Grigorian (qui interprétait Salomé au dernier festival de Salzbourg) nous a fait entrer dans la peau d’un panthéon d’héroïnes, avec un crescendo d’émotions marquant, qui ont culminé avec Tatiana et l’air de la Lettre de Eugène Oneguine. Entre chaque air, l’OSR lançait des musiciens, nous faisant découvrir notamment l’adaptation du poème polonais de Mickiewicz par Tchaikovski : Voyevoda. Dans la polonaise et la valse de Eugène Oneguine Jonathan Nott a insufflé une énergie éblouissante.

C’est la même énergie que nous avons retrouvée après l’entracte, mais délicieusement teintée de Sabbat dans Une nuit sur le mont chauve de Moussorgski. L’OSR a su à la fois lier les quatre mouvements dans flux charnel et vif, sans oublier de faire entendre l’inquiétant bruit des sorcières et de Satan.

En final, la version pour Orchestre de L’Oiseau de feu nous a tout bonnement emportés. Puissance et subtilité étaient au rendez-vous dès les variations inaugurales, avec un moment de fougue et de grâce lors de la Danse infernale du Roi Katscheï, toute la mélancolie du monde dans la berceuse et enfin, un final d’autant plus éclatant qu’il était parfaitement maîtrisé. Un embrasement qui donnait bien envie au public d’enchaîner sur Le sacre du Printemps. La soirée s’est terminée dans l’un des lieux où l’opéra programme parfois des ballet, un immmense atelier où la Fondation Francis et Marie-France Minkoff, soutien clé de l’OSR avait organisé une joyeuse et magnifique réception, en présence du maire et en musique !

Visuel : YH

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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