Classique
Alexandre Huchon  : “Cette année, nous nous centrons sur les pianos historique”

Alexandre Huchon : “Cette année, nous nous centrons sur les pianos historique”

20 February 2023 | PAR Hélène Biard

Cinq questions à … Alexandre Huchon chargé de production et coordinateur musique classique et contemporaine au Théâtre Auditorium de Poitiers

Tout d’abord, je vous remercie de m’accorder cet entretien pour le compte de toutelaculture.com. La seconde édition de Pianos piano aura lieu les 25 et 26 février prochains ; comment cet évènement a-t-il vu le jour ?

C’est une idée de Jérôme Lecardeur, le directeur du Théâtre Auditorium de Poitiers. L’auditorium a une excellente acoustique pour les instruments, c’était donc une bonne occasion d’y installer ce nouvel évènement. En 2022, nous avons mis l’accent sur des musiques et des répertoires peu connus, par exemple les compositeurs haïtiens défendus par Célimène Daudet qui est originaire de cette île et qui a entrepris de les sortir de l’oubli (un CD intitulé « Haïti mon amour » est déjà paru en 2021 sous le label NoMadMusic.). Pour l’édition 2023, nous sommes partis sur la mise en avant des pianos historiques et de musiques plus traditionnelles. Et comme c’est Jean-François Heisser qui programme, en collaboration avec nous, tout ce qui concerne la musique classique et contemporaine, il a repris l’idée à son compte et avec lui nous avons pris les choses sous un autre angle.

Cette année, c’est Jean-François Heisser, pianiste et directeur musical de l’Orchestre de Chambre Nouvelle-Aquitaine qui a programmé tout ce qui est musique classique et contemporaine en collaboration avec les équipes du Théâtre Auditorium de Poitiers. Comment cela s’est-il passé pour Pianos piano ?

Cette année, nous nous centrons sur les pianos historiques. C’est pourquoi nous avons programmé une conférence-concert, en amont des récitals, où les cinq pianistes prendront la parole. Et ils feront écouter les mêmes extraits sur tous les pianos pour que le public se rende compte des différences entre les pianos historiques et les pianos modernes. À l’exception de Mantra qui sera joué sur deux Steinway, pianos sur lesquels Karlheinz Stockhausen (1928-2007) a créé son chef-d’œuvre, tous les autres récitals seront donnés sur des pianos historiques. Le fil conducteur de l’édition à venir est la prise de parole des pianistes tant pour la conférence-concert qu’au moment des récitals.

Anne Queffélec, David Kadouch, Alain Planès, Jean-Frédéric Neuburger et Stéphane Degout sont programmés en plus de Jean-François Heisser. Comment cela s’est-il passé ?

Quand il a su que nous comptions inviter Anne Queffélec et David Kadouch dans les années à venir, Jean françois Heisser les a « récupérés » et leur a proposé de venir à l’occasion du week-end Pianos piano. Cela aussi été l’occasion de programmer un récital voix/piano ; Stéphane Degout et Alain Planès forment à l’occasion de cette manifestation, qui promet d’être exceptionnelle, un très beau duo. Quant à Jean-François Heisser, il jouera Mantra avec Jean-Frédéric Neuburger qui est l’un de ses élèves et dont la carrière est fulgurante. En ce qui concerne les pianos, Alain Planès joue son piano, un Pleyel 1836 qui viendra au Théâtre Auditorium spécialement pour le week-end. Nous avons travaillé en collaboration avec Jean-François Heisser, mais c’est lui qui a fait toutes les propositions que nous avons mises en œuvre.

Comment les programmes des récitals ont ils été établis ? Ce sont les artistes eux-mêmes qui les ont choisis ou cela a-t-il été décidé collectivement ?

Là encore, nous avons travaillé en collaboration directe avec les pianistes. Comme David Kadouch et Anne Queffélec ont enregistré leur CD au Théâtre Auditorium, nous leur avons proposé de reprendre une partie des programmes de ces opus pour leurs récitals. Ainsi, David Kadouch, qui a repris les musiques de Madame Bovary (Gustave Flaubert [1821-1880]), met en avant les compositrices que Flaubert a lui-même « programmées » lors des sorties d’Emma Bovary. Quant à Anne Queffélec, elle jouera deux des trois dernières sonates de Ludwig Van Beethoven (1770-1827) ; sonates qu’elle a enregistrées dans l’auditorium du Théâtre Auditorium de Poitiers. Si Jean-François Heisser et Jean-Frédéric Neuburger ont enregistré Mantra, c’est le genre d’œuvre qui se découvre plus facilement en salle plutôt qu’au CD. Stéphane Degout et Alain Planès donneront à entendre à leur public « Le chant du cygne » de Franz Schubert (1797-1828). Ce cycle, qui est à part dans le corpus vocal de Schubert, puisqu’il ne raconte pas une histoire, regroupe les quatorze derniers lieder composés par le jeune compositeur (rappelons que Schubert est mort à seulement 31 ans) qui a utilisé les poèmes de plusieurs écrivains et poètes.

Dans quel état d’esprit s’annonce cette deuxième édition après la crise majeure qui a secoué le secteur culturel ?

Nous sommes très heureux de la qualité de cette proposition qui est diverse et variée. Il y a aussi un véritable enthousiasme au sein de l’équipe, car nous accueillons des artistes dont la renommée n’est plus à faire. Je tiens à signaler qu’autour des récitals se tiendra une scène ouverte à laquelle tout le monde peut s’inscrire et jouer ce qu’il souhaite. C’est l’occasion de profiter de cette proposition pour inviter les étudiants en Conservatoire, à la faculté de musicologie et au Pôle Supérieur de musique à venir jouer des pianos historiques (un Pleyel 1836 et un Chickering 1868).

Je vous remercie encore une fois de m’avoir reçu et je vous souhaite le meilleur pour l’édition à venir de Pianos piano qui se tiendra donc les 25 et 26 février prochains à l’auditorium et au théâtre.

Pour réserver des places, c’est ici.

Visuel : Arthur Péquin

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Hélène Biard

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