“Les Nouveaux Compagnons”, une bande de potes passionnée de chansons françaises à adopter d’urgence !
Vous avez sûrement déjà entendu parlé des Compagnons de la Chanson. Mais connaissez-vous Les Nouveaux Compagnons ? Tout comme leur aînés, ils sont amoureux de la chanson française et sont bien décidés à partager leur passion avec vous tous. Grâce à leur sens de l’humour inégalable, cette bande de potes a su redonner un second souffle à la variété française. Les découvrir, c’est les adopter !
Magali Sautreuil / Toute la Culture : « Comment est né votre groupe ? »
Arnaud Léonard : « L’idée du groupe est née d’une envie de travailler tous ensemble, tous les neuf, parce qu’on s’était rencontré sur plein de projets différents. Et, j’avais l’impression qu’il n’y aurait jamais aucun producteur assez inconscient pour nous engager tous les neuf en même temps. Donc, du coup, on s’est dit : « Faisons d’abord un groupe, chantons des trucs et puis, essayons de trouver (un producteur) ». On a ensuite eu la chance de croiser la route d’Universal et du label MCA. Ils ont sorti notre disque et on est très content ! »
Magali Sautreuil / Toute la Culture : « – Qu’est-ce qui vous distingue des Compagnons de la chanson et qu’est-ce qui, au contraire, vous unit ? »
David Koenig : « Ce qui nous distingue, premièrement, c’est l’âge. Ils sont un peu plus vieux (que nous). »
Julien Dassin : « Ce qui nous distingue, effectivement, c’est que nous ne sommes pas de la même génération. Ce qui nous rapproche, c’est l’amour de la chanson française, de la grande chanson française, dans le sens positif du terme. Eux étaient amoureux de la chanson française de l’époque, forcément. Et nous, nous le sommes encore et notre but est de faire redécouvrir, ou peut-être découvrir, cette grande chanson française aux jeunes générations, ou de la faire redécouvrir aux gens de la génération des Compagnons de la Chanson. »
Magali Sautreuil / Toute la Culture : « Quelle importance accordez-vous à la voix, notamment par rapport aux instruments ? Comment la travaillez-vous ? Vous permet-elle de véhiculer des émotions et des messages différents ? »
Arnaud Léonard : « Comme j’ai signé tous les arrangements et que c’est un groupe quasi exclusivement vocal, la voix a, disons, une certaine importance. On s’en sert au titre à la fois de voix et aussi d’instrument de musique. Il y a de temps en temps un petit piano, une petite guitare, un petit violon ou une petite trompette qui viennent égayer les choses. Mais en général, on fait quasiment tout avec nos voix. Donc oui, la voix est importante et évidemment, la question est d’autant plus juste que ça permet de véhiculer beaucoup de choses, dans la mesure où l’on a toutes les tessitures possibles, du ténor à la basse, et que selon la couleur vocale de la personne et selon ce qu’elle y apporte, on découvre des choses et ça fait naître une dixième voix, celle du groupe. »
Hervé Lewandowski: « Le travail en studio, évidemment, c’est pour faire quelque chose qui va rester et on a aussi une précision qui n’est pas la même qu’en spectacle. En spectacle, on a aussi d’autres éléments qui viennent se rajouter : de la mise en scène, du jeu, des actions… et c’est vrai qu’en studio, pour le coup, il y a une très grande importance de la voix et de la précision. »
Julien Dassin : « Le studio, effectivement, c’est le produit fini qui doit être impeccable et beau comme sur scène. Mais, s’il y a une petite chose qui nous chagrine, et les uns, et les autres, on peut s’arrêter en studio, ce qu’on ne peut pas faire sur scène. En studio, c’est neuf voix qui en font une. Et si on retire l’un de nous, s’il y en a un qui n’est pas là, c’est une catastrophe… »
Magali Sautreuil / Toute la Culture : « La mise en scène de vos chansons est assez imagée. Comment le public réagit-il à cette théâtralisation ? La préfère-t-il à un concert classique ? »
Julien Dassin : « Je pense que l’on vient pour écouter les chansons qui sont intemporelles, qui traversent le temps, pour écouter les chanteurs et qu’aujourd’hui, le métier demande à ce qu’il y ait un peu plus de performances dans l’acting, dans le jeu, dans la rigolade… Oui, il y a de la mise en scène, mais, en fin de compte, c’est nous qui l’incarnons : Il y a le grincheux, David, le timide, moi, le patron, Arnaud… »
Arnaud Léonard : « J’ajouterai que ce que l’on fait sur scène a été piloté, écrit et rassemblé par des filles absolument formidables, qui s’appellent Lola Cès et Marie Facundo et qui font partie du groupe Les Coquettes. Elles nous ont un petit peu précédés dans ce style-là, c’est-à-dire qu’elles-aussi, elles sont sur scène, mais avec des chansons originales, et elles jouent énormément de situations. C’est super rigolo ce qu’elles font. En fait, on est presque des spectacles cousins avec Les Coquettes. On est de la même famille, celle de la comédie musicale. Ça, c’est important, on n’est pas que des chanteurs, on est aussi des comédiens et pour certains d’entre nous des musiciens. Du coup, on se sert de toutes les armes que l’on a, si on peut dire, des armes très pacifiques, ma foi, pour tout rassembler au sein de nos spectacles et en faire le spectacle le plus complet possible. Il y a même de la danse. »
Magali Sautreuil / Toute la Culture : « Par contre, dans votre album, vous ne pouvez pas jouer avec ce côté visuel. Avez-vous donc dû repenser la manière d’interpréter les différents morceaux ? »
Collectif : « Forcément, il faut les remettre au goût du jour. C’est des chansons d’après-guerre, ou même d’avant-guerre, qui ont forcément leur âge. Et c’est là tout le travail d’Arnaud, c’est de les réarranger tout en gardant cette authenticité, en les mettant à sauce d’aujourd’hui, si on peut dire. »
Hervé Lewandowski : « On a enregistré l’album avant de faire le spectacle. Donc, du coup, c’est plus dans l’autre sens que se pose la question. Comme on avait déjà tout qui était fait, y compris tous les arrangements, la mise en scène et le montage se sont faits en fonction de ça. Ce sera sûrement autre chose pour les prochains albums, quand on va inclure de nouvelles chansons au spectacle et qui se retrouveront dans l’album, ce sera le chemin inverse. Mais pour l’instant, on a fonctionné dans l’autre sens. »
Magali Sautreuil / Toute la Culture : « Votre premier album comprend treize titres. Comment les avez-vous choisis ? Y a-t-il un lien entre eux ? »
Arnaud Léonard : « Alors, là, ce qui est curieux, c’est qu’on est parti dans un mode de fonctionnement qui est très proche de celui de l’époque des Compagnons de la Chanson. Et on ne le savait pas. On a appris ça la semaine dernière avec Hervé en faisant une radio avec Fred Mella, le chanteur soliste des Compagnons de la Chanson, 94 ans « bon pied bon œil », qui nous a dit, qu’à l’époque, les choix de chanson passaient au vote et qu’il fallait simplement la majorité. Et nous, on s’est aussi proposé des titres entre nous. Certains ont été comme des évidences. Ils n’ont même pas été discutés puisqu’ils se retrouvaient dans les listes de chacun. Il y a eu aussi des choix de la production, où on nous a dit : « Ah, tiens ! Ce ne serait pas mal de reprendre ce titre-là ! Et puis, effectivement, il y en a d’autres où on s’est dit pourquoi celui-là plutôt qu’un autre ? Du coup, il a fallu choisir, mais ça s’est fait démocratiquement, à la majorité.
Magali Sautreuil / Toute la Culture : « Est-ce que vous pensez au côté scène dans le choix des chansons ? Est-ce que vous pensez à la retranscription possible ? »
Arnaud Léonard : « On y pensait dans la mesure, où ça devenait des choses visuelles ou pas. C’est en ça que la question précédente était très intéressante, celle de la différence entre les chansons sur scène et les chansons sur l’album. C’est le même arrangement, mais on les modifie. Par exemple, dans le cas du Mexicain, sur l’album, elle est carrée. Sur scène, on la fait durer peut-être deux fois sa longueur initiale, parce qu’il y a un jeu visuel, que l’un d’entre nous, Philippe d’Avilla, tient une note interminable. Et ça nous fait bien marrer de le voir quasiment s’étouffer en allant jusqu’au bout de la note, parce que c’est un autre qui doit l’interrompre et on joue avec ça pour que ce soit le plus tard possible. Je crois qu’un jour, on lui fera appeler une ambulance. »
Magali Sautreuil / Toute la Culture : « Enfin, à travers votre musique, quel but cherchez-vous à atteindre ? Quelle serait pour vous la récompense ultime ? »
Collectif : « Partir en tournée ! »
Tony Bastian : « Pour l’instant, la tournée est en préparation. Mais c’est vrai que nous, ce qu’on aimerait au final, c’est de pouvoir être ensemble sur scène pour chanter ses chansons, pour les jouer. On a eu cette fameuse date du 19 avril au théâtre de l’œuvre, qui était assez magique. On a tous « surkiffé » comme des malades ce soir-là, même les gens du public. En somme, la position finale, c’est être sur scène avec les copains et en effet pouvoir s’éclater pendant une heure et quart et éclater les gens dans le public. »
Hervé Lewandowski : « C’est le moment de la rencontre (la récompense ultime ». On fait notre boulot et il y a des gens pour le voir, c’est ce à quoi on aspire. »
Tony Bastian : « Si ça pouvait durer 45 ans comme ça, comme Les Compagnons de la Chanson…»
Arnaud Léonard : « Être sur scène, c’est important, mais être sur les routes, c’est aussi important, parce qu’on parle de tournée et la tournée, pour nous, c’est vraiment au sens premier, c’est-à-dire que ce n’est pas que Paris, loin de là… Au contraire, c’est aller partout, parce que le compagnonnage, à la base, c’est ça, c’est se balader sur la route, rencontrer les gens, aller dans les villages, dans les petites villes… et tout ça participe de l’ambiance différente que l’on peut trouver à chaque endroit. »
Visuels fournis par l’agence Multimédiaxe.