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Violaine Despeyroux, Olga Kirpicheva : Un séduisant duo d’alto et de piano

Violaine Despeyroux, Olga Kirpicheva : Un séduisant duo d’alto et de piano

25 July 2022 | PAR Jean-Marie Chamouard

L’altiste Violaine Despeyroux et la pianiste Olga Kirpicheva se produisent le 22 Juillet 2022, en matinée, au Corum de Montpellier, dans le cadre du Festival Radio France Occitanie Montpellier. Elles interprètent les Märchenbilder de Robert Schumann, la sonate Rhabsodique de Dimitri Tschernokov et la sonate pour piano et alto de York Bowen.

Une robe verte, une robe mauve, de chaque coté d’un majestueux piano à queue noir, deux artistes paraissant unies comme deux sœur : douceur et harmonie s’invitent d’emblée à ce concert. Née en 1995, Violaine Despeyroux fera ses études d’altiste au CRR de Toulouse et ensuite au conservatoire national de musique. Elle mène une carrière de chambriste et de soliste. Olga Kirpicheva est une pianiste russe née en 1987, vivant en France depuis 2013. Elle sera formée au conservatoire Tchaïkovski de Moscou puis de Paris

La musique, un langage poétique

Robert Schumann (1810-1856) a composé les « Märchenbilder » en quelques jours en mars 1851. Le compositeur s’inspire du monde des contes de fées de Grimm, Andersen ou Goethe. Remplis de nostalgie, les Märchen incarnent la vision romantique du conte de fées et représentent pour Schumann un idéal de fusion entre la musique et la poésie. Il s’agit de quatre courtes pièces pour piano et alto qui sont devenues incontournables dans le répertoire pour alto. La première, « Nicht Schnell » est une rêverie mélancolique, mettant en valeur la gravité et la profondeur du timbre de l’alto de Violaine Despeyroux. Dans la deuxième, « Lebhaft », le dialogue entre les deux instruments se fait plus animé, la vivacité n’excluant pas la sensibilité, l’intimité. « Rasch » est un morceau impressionnant par sa virtuosité, sa vélocité, alternant puissance et légèreté. La dernière pièce : « Langsam mit melancolisch Ausdrück » est un chant d’une grande douceur mélancolique. Romantisme oblige, la mélancolie se transforme volontiers en passion. Cette musique est très émouvante par la beauté, la simplicité, la pureté de la mélodie.

Une œuvre contemporaine et mélancolique

Dimitri Tchernokov (né le 7 mars 1982 à Vokhma, Russie) est un pianiste et compositeur franco ukrainien, formé à l’école des arts de Kiev puis au conservatoire de Boulogne Billancourt. La « Sonate Rhabsodique » est une œuvre pour alto seul. Violaine Despeyroux obtint à l’âge de 16 ans son premier prix au concours des jeunes altistes en interprétant cette sonate. Elle débute par une longue plainte, une interrogation douloureuse. La plainte est interrompue par des pizzicatos insolites avant la reprise du chant nostalgique. Un chant qui évoque une litanie solitaire dans un paysage désert. La fin de la sonate est plus tourmentée avec des accents précipités, nécessitant une grande virtuosité.

Une séduisante sonate

Retour au thème du festival et à la musique anglaise avec la sonate pour piano et alto de York Bowen. York Bowen (1884-1961) est un pianiste et compositeur anglais. Il excellait également au cor et à l’alto et a écrit des duos et trios pour piano, cor et alto. Il a composé une musique post romantique et a pu être comparé à Rachmaninov. Le premier mouvement, allégro modérato est une ballade romantique tantôt charmante, souriante, tantôt passionnée et chargée d’émotions. Le piano tient une place de choix dans cette œuvre mettant en valeur la virtuosité, la sensibilité du jeu d’Olga Kirpichiva. Le deuxième mouvement est un dialogue amoureux, tendre et passionné entre l’alto et le piano. Bien différent est le presto final : il débute par une fulgurance, un arrêt, des staccatos et des pizzicatos. La musique est dansante, tourbillonnante avec des rythmes très inventifs. La difficulté technique est évidente. Ce troisième mouvement est haut en couleur et d’une grande modernité concluant une sonate très convaincante, très séduisante.
Violaine Despeyroux et Olga Kirpichiva nous ont offert un très beau concert de musique de chambre. Elles nous ont permis de découvrir des œuvres relativement peu connues des répertoires, romantique, post romantique et contemporain.
visuel (c) JMC

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Jean-Marie Chamouard

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