
Eric Toulis ouvre la semaine de l’insolence
Une fois de plus, la scène du canal, la plus belle scène des bords de Seine parisiens, nous régale avec sa fameuse semaine de l’insolence. Affutez vos oreilles, oyez, oyez, cela va faire du bruit et vous ne l’oublierez pas de sitôt. Après un Eric Toulis dans une forme éblouissante ce soir, préparez vous à accueillir le 17 novembre à 20h les poèmes dérangés d’Elise Caron et Jacques Rebotier accompagnés de la contrebasse d’Anne Gouraud. Vendredi 18 novembre, toujours à 20h, osez le plateau chanson animé par Zedrus et Sarah Olivier. Samedi 19 novembre, à 20h bien sûr, une proposition musicale de Sarcloret et Loic Lantoine et, pour clore l’ensemble, autant en parler autour d’un repas insolent le dimanche 20 novembre à partir de 11h, histoire de régaler tant ses papilles que ses oreilles et de faire faire double usage à sa langue.
Les simples mots de clown et de musicien sont très insuffisants pour catégoriser Eric Toulis. Avec son physique et sa manière d’être bon enfant, qui oscille entre Coluche et Brassens ainsi qu’il le revendique lui-même, « le braluche » a tous les talents : jouant tour à tour du violon, de la trompette et de la guitare où il excelle. Sa voix est incroyable, touchante et puissante, tonitruante et susurrante. Tantôt chanteur tantôt conteur tantôt imitateur, il joue sur tous les registres pour nous faire monter l’ascenseur du rire. Son compère, Brahim Haïouani, avec lequel il court les routes depuis onze ans, est l’alter-ego parfait. Drôle en permanence, cet homme, à la tête de samouraï, joue au Berlioz des Aristochats avec son immense contrebasse qu’il manie avec un doigté félin. Un saisissant hommage à son instrument est fait en chanson. Leur spectacle est extrêmement inventif, tout le temps novateur, il détourne les classiques d’Yves Montand à Claude François, rend un hommage particulier à la Bretagne et réinvente tant le rire que la nostalgie. Il nous attendrit en jouant les papa, les clochards et les cyclistes, nous fait mourir de rire avec des tubes délirants parodiant ceux des années 1970 et mille autres surprises encore. L’entrée sur scène est insolente dans la posture, dans les accessoires et le costume : se présenter en bleu de travail pour jouer avec une fleur éclatante à la boutonnière, ce n’est quand même pas rien. Les ficelles du métier, Eric Toulis les connaît toutes et il joue facilement sur toutes les cordes pour nous faire mourir de rire, nous faire participer et être attentif à chaque seconde car, derrière le burlesque, les messages passent et pas qu’un seul. Un spectacle antidépresseur dont vous sortirez rajeuni de dix ans.