Chanson
Bernard Lavilliers “Métamorphoses” à la Seine Musicale : le Stéphanois revisite son répertoire avec un grand orchestre !

Bernard Lavilliers “Métamorphoses” à la Seine Musicale : le Stéphanois revisite son répertoire avec un grand orchestre !

30 March 2024 | PAR Jean-Christophe Mary

Jeudi 28 mars 2024, Bernard Lavilliers investissait le plateau de la Seine Musicale pour le premier concert de sa tournée « Symphonique ». Inutile de vous dire que la salle était pleine à craquer et que les fans attendaient avec impatience le Stéphanois, quelques mois après la sortie de son excellent « Lavilliers Metamorphose » sorti à l’automne chez Barclay.  

Lavilliers et les grands orchestres se sont régulièrement fréquentés. On se souvient de son concert avec l’Orchestre Lamoureux au théâtre des Champs Elysées et de son hommage à Léo Ferré au théâtre du Chatelet. Et c   ’est un concert donné l’an dernier à Radio France qui lui a donné envie de reprendre  la route avec un orchestre symphonique, en « métamorphosant » son répertoire. Un peu après 20h15, les lumières s’éteignent laissant les projecteurs braqués sur un incroyable univers visuel de pupitres vides. Lavilliers et ses quatre musiciens investissent un à un le plateau pour une configuration scénique resserrée autour d’un light show performant. Et c’est parti pour un récital  de 2h00. Ce soir, le chanteur interprète des titres peu joués en live marquant ainsi la première surprise de la soirée. Car ce show est construit autour de chansons qu’il a fallu réorchestrer pour l’occasion. De sa voix douce, parfois murmurée, il égrène un à un les titres assis sur un tabouret. Sur  Salomé il se lève, micro à la main se poste près du pianiste, avant de se rassoir guitare en main pour un French vallee bien assuré. Pour Guitar song, il laisse la part belle à son guitariste Vincent Faucher. Pantalon de cuir, veste de marin, le chanteur séduit le public avec une sublime version de «Marin » avec une réorchestration du meilleur effet. Le voilà qui descends dans la salle tandis que les musiciens de l’orchestre Lamoureux investissent discrètement la scène. Blagueur, il nous annonce qu’il vient de faire sa propre première partie : « Comme ça, c’est moi qui touche les droits ». L’homme regagne la scène pour un « On the road again  » qui nous colle littéralement des frissons avec ces cordes, ces percussions et ces cuivres qui enveloppent tout l’espace. Dans la salle l’ambiance est aussi chaleureuse que bonne enfant. Mais en même temps pour l’avoir vu à plusieurs reprises, on sent quelque chose d’étrange qui flotte dans l’air, une atmosphère différente, quelque chose d’impalpable une impression jamais encore ressentie lors de ces concerts. En préambule de «Traffic», il lance : “pour ce titre  je vais devoir encore prendre des risques …».

L’orchestration qui ressemble à une BOF de James Bond est inquiétante à souhait. Sublime absolument sublime.  La voix posée est douce quand lui virevolte entre les musiciens de l’orchestre, esquisse quelques pas de danse. « Je vais vous  chanter une chanson pour une amie qui a fait 14 ans de prison…. pour rien ». Les premières mesures de « Betty » nous dressent les poils car la encore l’orchestration fait des merveilles sur ce texte intense et émouvant. A ce spectateur qui se lève s’approche timidement du bord pour venir lui serrer la main, Lavilliers le remercie d’un large sourire complice : « Dans la vie, il faut savoir transgresser ». Puis, il passe  en revue des classiques chargés de poésie qui rehaussés de cuivres et de cordes gagnent en émotion et prennent ici une intensité particulière « Noir et blanc, “La Bandiera Rossa “qu’il avait écrite pour Reggiani , “Petit”, Noir Tango”,  sans oublier de livrer une jolie version de « O Gringo » chaloupée qui scintille aux couleurs latines.  Résultat : un tour de chant épatant lors duquel Lavilliers étonne encore. La voix qui était fragile au début du show, s’éclaircit et devient puissante comme par magie sur « La Grande marée » se fait intense et habitée sur “Le Clan Mongol”. Puis voilà qu’il s’agace et plaisante à propose de ce pied de micro qui l’embête « Je vais le réduire en poussière, et ça va encore me coûte de l’oseille ». Les beaux moments sont trop courts, et ces versions de “Les mains d’or” et ” Attention Fragile” mettent tout le monde d’accord. Sur le trop court rappel, le public aura droit à un final des plus élégants avec le magnifique La Malédiction du voyageur titre émouvant, en hommage à son père et sa mère disparus tous les deux à 95 ans. A 22h10, il quitte la scène en saluant le public en lançant : « À demain ». Ce soir les chemins de la chanson, de la poésie et de la musique symphonique se sont croisés plus d’une fois, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Hâte déjà le retrouver à la Philarmonie de Paris le 13 octobre prochain.

Jean-Christophe Mary

 

Distribution

Orchestre Lamoureux

Cyrille Aufort , direction

Xavier Tribolet , piano, claviers, accordéon

Michael Lapie , batterie, percussions

Antoine Reninger , contrebasse, basse

Vincent Faucher , guitare

 

Titres joués :

Partie acoustique

Salomé

Fensch vallée

Guitar song

Marin

 

Partie Symphonique

On the road again

Traffic

Betty  

Noir et blanc

La Bandiera Rossa

Petit

Noir Tango

O Gringo

La Grande marée

Le Clan Mongol

Les mains d’or

Attention Fragile

 

Rappel

 La Malédiction du voyageur

 

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Jean-Christophe Mary

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