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« La porte du vent » de Jean-Marc Souvira : le vent la porte

« La porte du vent » de Jean-Marc Souvira : le vent la porte

18 May 2023 | PAR Bernard Massoubre

La porte du vent est le dernier roman de Jean-Marc Souvira, écrivain français et ancien Commissaire divisionnaire à la police judiciaire.

L’histoire

Deux communautés mafieuses, l’une Chinoise et l’autre juive, s’affrontent à coup de morts à Paris. La situation est surprenante car elles travaillaient jusque-là en bonne intelligence.

Face à cette situation, Guo Tran et Avi Richter vont reprendre du service. Ce sont deux responsables d’organisations criminelles (l’un est israélien, l’autre Chinois). Leur amitié indéfectible a été scellée par leur famille à l’issue de la première guerre mondiale.

Le commandant Dalamate, et son équipe, sont chargés de cette affaire, où la vengeance appelle la vengeance.

L’intérêt du roman

La qualité de l’écriture contribue au plaisir du lecteur. Ainsi, la fluidité du récit est le témoin du travail accompli par l’auteur en toute discrétion.

De plus, Jean-Marc Souvira sait de quoi il parle : il a dirigé l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière. Son expérience est précieuse pour construire une intrigue et la rendre crédible.

La porte du vent est alors une description, quasi anthropologique, des communautés chinoises et juives. Les rituels de deuil (ici bien présent), le rapport à l’autorité, le respect de la famille ou le culte de l’ancêtre sont des exemples.

Et, ce polar a aussi des vertus historiques. Jean-Marc Souvira nous rappelle que la première installation de la communauté chinoise en France (140.000 personnes environ) a eu lieu à la fin de la première guerre mondiale. Avec, parmi eux, des Juifs Chinois.

On découvre que ce conflit a été l’occasion, malgré l’horreur, de rencontres improbables entre soldats sur fond de racisme ordinaire. La haine de l’autre est vivace.

Malgré une réalité sombre, La porte du vent reste un roman d’espoir. Car, dans un monde où l’argent facile pervertit les consciences, il existe encore des hommes de parole.

La porte du vent de Jean-Marc Souvira. Éditions Fleuve noir. 2023, 592 pages, 22,90€.

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Bernard Massoubre

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