
Gangsta tome 1 : gentlemen criminels
Nouveau venu aux éditions Glénat, le seinen Gangsta de Kohske nous emporte dans la ville d’Ergastulum, un lieu décadent où le crime règne en maître. Idéal pour les lecteurs qui n’ont pas froid aux yeux, avec cette histoire de gangsters pas si débonnaires.
[rating=5]
Ergastulum est un nid de crapules où s’affairent mafieux, criminels, policiers corrompus et prostituées. Nicolas Brown, mercenaire sourd-muet, et Warwick Arcangelo, gigolo narquois y œuvrent comme hommes à tout faire, acceptant tous les petits boulots pour le compte de divers clients plus ou moins recommandables. La routine de ce duo de choc est chamboulée lorsqu’ils croisent la route d’Alex, une belle et mystérieuse prostituée. Suite à cette rencontre, le passé des deux hommes refait peu à peu surface, nimbé de zones d’ombres.
Ce nouveau titre bourré d’actions n’est pas sans rappeler le grand Black Lagoon, seinen violent et tourmenté narrant les missions d’un groupe de mercenaires tapageurs. Ici, le cadre est assez proche mais les personnages diffèrent totalement. Tous les trois ont certes un lourd passé, mais que ce soit dans leur personnalité ou leurs capacités, tout est différent. Liés depuis l’enfance, les deux hommes se protègent et se complètent parfaitement. Si Warwick est apprécié et bien intégré, Nicolas inspire plus de défiance car il fait partie des “indexés”, une race mutante d’êtres humains créée pour la guerre. D’Alex, on ne sait presque rien, si ce n’est que sous son apparente douceur se cache un sens de l’observation hors norme et un caractère affirmé.
Ce premier tome de présentation pose les bases d’une série prometteuse. Les nombreux éléments disséminés tout au long des 194 pages laissent augurer d’un scénario complexe et sombre. Le lecteur se pose rapidement beaucoup de questions : qu’est-ce que les indexés ? Que signifie leur classification ? Pourquoi doivent-ils prendre tous ces médicaments ? Que s’est t-il passé il y a 22 ans ?
Graphiquement, le titre se démarque par une grande clarté, que ce soit dans le découpage des planches ou le dépouillement des décors. Les phases de combats sont très lisibles et plus suggestives que démonstratives. Les personnages sont charismatiques et plutôt attachants. Le récit est allégé par de fréquentes petites phases comiques entre Warwick et ses deux comparses, sans casser la fluidité du récit.
Pour sa première série, l’auteure propose une histoire pleine de promesses où action, intrigue et humour sont biens dosés. Espérons que la suite proposera le même savant mélange.
Informations pratiques :
Kohske, Gangsta tome 1, éditions Glénat, Collection Seinen, Format : 130 mm x 180 mm, 194 pages, Nombre de tomes associés : 5 tomes parus au Japon, série en cours, Paru en janvier 2014, Prix: 7.60 €
Visuel : couverture de l’ouvrage ©Kohske 2011