
“Le secret d’Adèle” : Valérie Trierweiler redonne vie à la muse du tableau de Klimt, “La Dame en or”
Après le succès de Merci pour ce moment, Valérie Trierweiler est revenue à sa vocation de journaliste culture pour mener l’enquête sur Adèle Bloch-Bauer, la ravissante égérie viennoise d’un des tableaux les plus célèbres de Gustav Klimt, La dame en or. Très documenté, Le secret d’Adèle nous emmène dans les coulisses de la création et de la grande bourgeoisie viennoise au tournant du siècle.
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Le grand public a déjà entendu parler d’Adèle Bloch-Bauer à travers La femme au miroir de Simon Curtis, avec Helen Mirren. En effet, ce thriller historique retrace la quête de sa descendante pour récupérer le fameux tableau spolié par les nazis. Celui-ci nous a ouvert quelques pistes sur la famille Bloch-Bauer (lire notre article). Le livre de Valérie Trierweiler est le fruit d’une enquête, menée à Vienne, mais qui se focalise non pas sur la spoliation et la restitution post seconde guerre, mais sur ces années bouillonnantes du “Vienne au Crépuscule” (Schnitzler) où le portrait a été peint.
Commençant par une fausse couche et revenant sur la grande histoire d’amour qui l’a liée à son marie, le roman permet de pleinement s’identifier avec le personnage principal et incarne brillamment un visage et une silhouette qui étaient devenus iconique (d’autant plus qu’elle était inscrite dans des dorures byzantines chères à Klimt) mais vide d’humanité. A travers ce travail de personnification on se figure ce que voulait dire être une femme, être bourgeoise et être juive (Adèle a voulu sortir de cette confession) dans la capitale Austro-Hongroise au début du 20e siècle. Le secret d’Adèle est un livre qu’on ne lâche pas, tant l’on s’attache à la belle muse. Un roman vivant et documenté à emporter pour le lire d’une traite devant un feu de cheminée dans les couleurs dorées d’une belle soirée d’automne.
Valérie Trierweiler, Le secret d’Adèle, Les Arènes, 320 p., 20 euros Sortie le 17 mai 2017.
visuel : couverture du livre.