Fictions
« Un dieu à soi » de Juan Pablo Meneses : il fallait y penser

« Un dieu à soi » de Juan Pablo Meneses : il fallait y penser

16 January 2023 | PAR Bernard Massoubre

Le Chilien Juan Pablo Meneses est à l’origine d’une forme nouvelle d’investigation qu’il appelle le journalisme cash. Un dieu à soi est le dernier opus de sa trilogie, après La vie d’une vache (il achète un animal) et Le prodige (il achète un homme).

La lecture du livre de Meneses est déroutante. Ce pourrait être un roman, dans la lignée des récits initiatiques de la Grèce ancienne. Ce pourrait être aussi un reportage car l’auteur se met en scène, avec une précision de journaliste, dans des contrées lointaines. En fait, c’est sans doute les deux, ce qui contribue à son charme. 

L’auteur a compris que, dans une société mercantile, tout s’achète : même un dieu. L’intrigue se décline en trois phases : la recherche du dieu pour fonder sa propre religion, la conception de son Eglise start-up à Stanford, et l’inauguration de celle-ci à New-York le jour du Black Friday.

La loufoquerie d’Un dieu à soi prête à sourire. Mais, le livre est plus qu’une farce. Il est une réflexion fine sur l’anthropologie (le rapport des peuples face à l’inconnu), la sociologie (le comportement des hommes devant une situation donnée) et la place du journaliste dans la société.

Un dieu à soi bouscule les canons de la littérature, et Juan Pablo Meneses y a sa part de responsabilité. Il faut lire cette œuvre, mélange de fulgurance et d’insolence. C’est un régal.

Un dieu à soi de Juan Pablo Meneses. Éditions Marchialy. 2022. 404 pages. 24 €.

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Bernard Massoubre

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