
« Tyrannie » : Amour, Justice et éloquence, par Richard Malka
Scénariste, auteurs de plusieurs BDs (dont La face crashée de Marine Le Pen avec Riss, lire notre chronique), l’avocat Richard Malka signe en cette rentrée de janvier son premier roman chez Grasset. Dans Tyrannie, roman dont un avocat est le héros, la cause est celle du discernement et de l’éloquence dans un monde où les pôles entre démocratie et tyrannie ne sont plus si clairs.
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Célibataire endurci et avocat de renom, Raphaël Constant est un homme aussi sensible que passionné par son métier. Alors qu’un tyran fait régner la terreur sur la dictature des “Aztride”, un réfugié de ce régime se retrouve en France, après avoir perdu tous les siens. Traumatisé, il effectue un meurtre de sang-froid pour attirer l’attention du public européen sur sa cause. Raphaël doit défendre cet accusé au procès qui se promet d’être historique. En parallèle de cette vie judiciaire et politique, Raphaël tombe pour la première fois sur une femme qui le trouble vraiment : Amalia est elle-même réfugiée et d’un mystère et d’une sensualité prononcés. Va-t-elle détourner l’attention de Raphaël de sa mission au service de la justice ?
Quand George Orwell rencontre Albert Cohen, c’est toute une littérature de la deuxième moité du 20e siècle qui nous reviens à l’esprit dans ce roman à rebondissements, où de larges extraits du procès sont données à vivre de l’intérieur. Tyrannie est une sorte de polar dont le détective est avocat où le sort de l’accusé tend l’action et donne rythme au texte. Beaucoup plus 21 siècle, la fameuse dictature des “Aztride” pointe vers le monde d’aujourd’hui, avec une réflexion ouverte et ébauchée sur ce qu’est la justice et la démocratie dans un monde où les frontières du bien et du mal, du libre et du tyrannique, du juste et du coupable, sont floues. Un premier roman imagé et qui nous emmène dans les coulisses d’un procès.
Richard Malka, Tyrannie, Grasset, 100 p., 22 euros. Sortie le 17 janvier 2018.
Visuel : couverture du livre.