
“Place Colette” : premières amours théâtrales par Nathalie Rheims
Nathalie Rheims continue de raconter en désordre et avec un talent les épisodes passionnants de sa vie. Dans Place Colette, ce travail autobiographique touche à la fragile adolescence, au premier amour et à la vocation de comédienne. Riche et beau.
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Sortie d’une longue et douloureuse tumeur que la médecine de l’époque a eu du mal à repérer et à soigner, la jeune Nathalie passe l’été de ses 12 ans dans la villa familiale en Corse où les mondanités parisiennes de son père illustre et coureur se poursuivent. Tandis que les aînés de la fratrie batifolent, celle qui est encore une petite-fille cache un corps déformé autant par la maladie que par l’adolescence qui commence et lit. Plus à l’aise avec les adultes, elle croise pas mal de célébrités (Dalida entre autres) et un comédien de 45 ans dont elle s’éprend. Non plus comme une enfant mais aussi comme un femme. Qui sait ce qu’elle veut devenir : comédienne.
Charnel, sensuel et très précis sur la métamorphose de la petite-fille en femme, ce roman abouti de Nathalie Rheims est vibrant de vie, de Nostalgie et brille par son compte rendu fidèle, lucide mais très sensible de ce qui a pu se passer, 35 ans auparavant. Une tranche de vie et une éducation sentimentale très touchants.
Nathalie Rheims, Place Colette, Léo Scheer, 320 p., 20 euros. Sortie le 19 aout 2015.
Visuel : © couverture du livre