
“Périandre”, d’Harold Cobert : huis-clos entre mère et fils
Harold Cobert est de retour et c’est un plaisir de le retrouver dans une farce cruelle ou une mère étouffe quasiment physiquement son fils adoré.
Une mère étouffante
Périandre, c’est un grand tyran de Corinthe dont Harold Cobert nous raconte l’histoire. C’est aussi peut-être de nos jours, peut-être de manière plus intemporelle, l’histoire d’une mère qui aime son fils d’un amour dévorant. Provinciale, assez aisée, elle arrête tout travail et nourri longuement au sein son fils chéri. Il n’est bien sûr pas question d’avoir un autre enfant. Et la mère commence par se débarrasser du père et éventuellement du beau-père, pour rester seule avec sa merveille.
Un conte cruel
Reste à savoir si le fils béni sera à la hauteur de ses attentes, s’il aura la force de lui demander son espace et ce qu’il se passera le jour où une autre femme prendra de la place dans sa vie. Avec des données immémoriales, Harold Cobert dessine un conte cruel ou la mère est une effrayante mante religieuse. On retrouve autant du Chéri de Colette que de la tragédie grecque dans ce récit structuré et d’une ironie mordante. Évitez de trop offrir ce livre qui touche juste à vos mamans!
Harold Cobert, Périandre, Robert Laffont, 195 p., 18,50 euros. Sortie le 13/01/2021