
« Le saut du requin », romance en haute mer par Romain Monnery
Le saut du requin est le deuxième roman de Romain Monnery, après le succès de Libre, seul et assoupi, adapté au cinéma avec un joli casting qui compte entre autres Charlotte Le Bon et Denis Podalydès. Anti-romance, ce nouvel opus saura séduire les amatrices de bluettes et également leurs chéris un peu plus caustiques. Parution le 9 janvier 2014 au Diable Vauvert.
Ziggy est artiste, c’est-à-dire qu’il décrit ses humeurs ironiques sur son blog et attend l’inspiration, entre deux sessions de jeux vidéos avec les amis. Il choisit la douce et banale Méline, pas tout à fait jolie ni assez girlie comme maîtresse. Mais au 21e siècle, le mâle peut poser ses conditions : on ne se voit que du vendredi soir au dimanche, midi, la télé toujours allumée en bruit de fond, pas de sorties, pas de vie sociale, pas d’engagement, pas question d’inviter son amante qui doit faire mécène et surtout pas de sentiments. Amoureuse et très bonne poire, Méline accepte tout, jusqu’à la muflerie de trop. Coachée par sa meilleure amie, une femme fatale 2.0, elle se lance dans l’entreprise périlleuse de se faire respecter sans faire fuir l’artiste immature…
Plaidoyer pour les hommes-enfants sans vergogne, sans égards, mais si mignons, Le saut du requin est un livre très léger, mais qui trouvera un large public, hissée tout en haut de ses deux grandes qualités : un style sympathique et un léger, très léger, travestissement des codes du roman à l’eau de rose, qui, sur un malentendu, peut le faire paraître subversif. Plus sérieusement, Romain Monnery, lui, ne se prend justement pas au sérieux, et il offre avec générosité aux lecteurs des deux sexes un sympathique divertissement autour du thème tragique des rapports de force dans le couple.
Romain Monnery, Le saut du requin, le Diable Vauvert, 272 pages, 17 euros.