
“Le dernier secret de Versailles” de Jean-Michel Riou : quand la plume rend le passé présent
Quatrième et dernier volume d’une saga familiale à l’ombre du Roi Soleil, Le dernier secret de Versailles permet de retrouver la plume si passionnée de Jean-Michel Riou. Que vous ayez lu ou non les tomes précédents, une chose est sûre : vous ne verrez plus Versailles du même œil !
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Synopsis :
Louis XIV a réussi son pari : construire le fabuleux palais de Versailles. Des milliers d’hommes et de femmes, artistes, bâtisseurs, riches ou va-nu-pieds, ont rejoint l’aventure du chantier de toutes les promesses. Et c’est fait : Versailles illumine le règne du Roi-Soleil. Sa renommée s’étend jusqu’au lointain royaume de Siam.
Mais ce triomphe a son revers : tous les travers de l’homme se donnent rendez-vous dans le huis clos d’une cour prisonnière des intrigues et hantée par des êtres malveillants et retors.
Dans ce monde qui n’admet aucune faiblesse, Amandine Le Faillon, héritière de l’entreprise Pontgallet, commet l’erreur impardonnable d’être trop belle. Elle a attiré le regard du roi, provoquant la marquise de Maintenon. Et le talent de Jean, son époux, inquiète l’architecte Hardouin-Mansart. Jalousie, trahison, rivalité, la machine à détruire le bonheur est en marche. Qui peut les sauver ? Seul un ultime affrontement livrera la réponse : c’est le dernier secret de Versailles.
Nul besoin de lire l’intégralité de cette série intitulée Versailles, le palais de toutes les promesses pour que ce tome tienne les siennes : l’auteur explique dans sa préface son désir d’être accessible à tous, y compris à ceux qui rejoignent l’aventure seulement maintenant, et a même prévu de résumer les épisodes précédents tome par tome pour ceux qui le souhaiteraient. Pour les impatients, il explique que l’on peut s’en passer et se jeter directement dans la lecture. Cette affirmation est peut-être un peu optimiste car il faut une certaine concentration pour se retrouver dans l’imbroglio familial et tous les personnages. Mission loin d’être impossible, certes, mais pas aussi aisée que le suggère Jean-Michel Riou : ce tome reste la conclusion d’une saga, il est donc normal que rappels et notes de bas de page ne suffisent pas toujours à rattraper son retard. On finit cependant par suivre le fil et frémir pour ces personnages qu’on souhaite finalement connaître davantage… Prenez garde : si vous commencez par Le dernier secret de Versailles, vous risquez fortement de ne pas vous y limiter et de partir à la recherche des trois tomes précédents !
En effet, l’auteur parvient magistralement à nous transporter à cette époque, tant dans sa grandeur que dans sa laideur, dans sa représentation fastueuse et dans ses mécanismes souvent repoussants. Une certaine pédagogie (propre aux passionnés) se dégage des descriptions et des notes de l’auteur, pouvant parfois alourdir le récit puisqu’elles s’ajoutent à celles déjà présentes pour nous aider à nous retrouver dans la saga ; l’histoire, cependant, tient en haleine et l’on dévore ces chapitres pour connaître le fin mot de cet engrenage que l’on devine terriblement bien huilé…
Un livre finalement aussi alléchant que son titre où l’on tourne les pages les unes après les autres, se demandant si la prochaine sera le voile sur ce fameux secret qui n’est peut-être pas celui que l’on attend…
Jean-Michel Riou, Le dernier secret de Versailles, Flammarion, 430 pages, 23 euros
“On raconte que la fureur des dieux de l’Olympe s’exerce sur le mortel qui ose s’exposer. Pour vivre heureux, il faudrait rester caché. Ainsi, en fuyant les lumières du monde, il existerait une petite chance d’échapper au sort tragique que Racine réserve aux héros. Phèdre et d’autres en savent quelque chose. Amandine a levé les yeux, alerté les Cieux. La machine est lancée. La suite ne lui appartient plus”.
visuel : couverture du livre (c) Arnaud Février / Flammarion
Elodie Martinez