
“La Carte postale”, un roman d’enquête familiale puissant par Anne Berest
L’auteure de La Fille de son père (2010) Sagan 1954 (2014) ou Gabriële (2017), écrit avec sa sœur Claire, nous revient en cette rentrée littéraire avec un travail d’enquête sur un passé lourd et très émouvant : La Carte Postale. Elle y retrace la destinée de sa famille maternelle, dont la plupart des membres sont morts déportés à l’été 1942. Un de nos coups de cœurs de cet automne.
Le mystère de la carte postale
Elle même maman, l’héroïne du livre se rappelle l’émoi familial lors de l’arrivée dans la boite aux lettres d’une carte postale avec l’Opéra Garnier d’un coté et juste les noms de quatre membres de la famille morts en déportation. C’était en janvier 2003 : 15 ans plus part l’auteure commence une enquête qui prendra quatre ans, avec de sa maman, et aussi la présence forte, de sa grand-mère, Myriam, déjà disparue au moment de la recherche…
Quand la littérature devient méthode de recherche
C’est tout l’histoire de sa famille maternelle qu’Anne Berest retrace, de la Russie à la France et de l’avant-guerre à nos jours. Le mystère de la carte postale donne une tension forte au texte. Un roman d’autant plus fort et émouvant que la littérature comme mode de recherche s’avère à la fois efficace et un remède d’exactitude. Une magnifique quête identitaire, qui ne ménage pas les moments les plus difficile quand il faut et qui pose la question de ce qu’on peut retrouver vingt ans après les dernières paroles des survivants.
La Carte postale, d’Anne Berest, Grasset, 512 p., 24 euros. Sortie le 18/08/2021
visuel : couverture du livre