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Angoulême 2021 : Jérémie Elkaïm présente son premier film “Ils sont vivants”

Angoulême 2021 : Jérémie Elkaïm présente son premier film “Ils sont vivants”

01 September 2021 | PAR Alice Martinot-Lagarde

Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, l’acteur Jérémie Elkaïm adapte l’histoire de Béatrice Huret, Calais mon amour, sur grand écran. Un film touchant découvert au Festival du film francophone d’Angoulême dans lequel Marina Foïs tient le rôle principal. 

En 2017, Béatrice Huret publie un livre Calais mon amour, écrit à quatre mains avec l’écrivaine Catherine Siguret, pour raconter son histoire. Celle d’une femme dont la vie bascule lorsque, pour la première fois de sa vie, elle se rend à la jungle de Calais. Rien ne la prédispose à devenir bénévole auprès des milliers de migrants qui s’y trouvent. Veuve depuis peu d’un mari gendarme sympathisant FN et aide soignante en gériatrie, Béatrice a le ton cynique et porte beaucoup de préjugés. Sa vie bascule lorsqu’elle rencontre Mokhtar, un iranien arrivé clandestinement en France pour se rendre en Angleterre qui va donner un nouveau souffle à sa vie.  

Bouleversée par la lecture du livre, Marina Foïs pense directement à l’adapter au cinéma. Après plusieurs échanges, c’est finalement vers Jérémie Elkaïm, qu’elle connait depuis le tournage de Polisse de Maïwenn, qu’elle se tourne pour le réaliser. Elle y tient ainsi le rôle principal avec l’intensité qu’on lui connait dans ses rôles dramatiques. Nerveuse et affirmée, elle offre à Béatrice Huret une incarnation pour autant attachante, particulièrement dans les échanges avec Seear Kohi, avec qui la complicité à l’écran est réussie.

Si le film manque parfois d’énergie, Jérémie Elkaïm choisi le bon angle pour raconter cette histoire touchant un sujet risqué et difficile à illustrer dans son ensemble à l’écran. Il ne tombe pas dans le piège et se concentre de manière assumée sur l’intériorité des personnages. Il s’agit en réalité de parler d’un amour inattendu, de deux corps qui se rencontrent, mais surtout du cheminement de Béatrice qui voit ses convictions chamboulées dans cette union de deux mondes que tout oppose. Le film n’est donc pas purement politique mais nous fait ressentir un réel engagement à mettre en scène ce récit par le biais de l’intimité et s’avère au final une jolie découverte. 

 

Ils sont vivants de Jérémie Elkaïm, avec Marina Foïs, Seear Kohi, Laetitia Dosch. 1h52. Prochainement au cinéma. 

Festival du film francophone d’Angoulême du 24 au 29 août 2021. Plus d’informations ici.

 

Visuel © image du film 

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Alice Martinot-Lagarde

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