Fictions
Benjamin Fogel, “Le silence selon Manon” : le futur est déjà là

Benjamin Fogel, “Le silence selon Manon” : le futur est déjà là

10 April 2021 | PAR Ilan Lévy

Après le très remarqué La transparence selon Irina, aux allures futuristes, le jeune romancier Benjamin Fogel dresse ici, par l’entremise d’un polar, un portrait sombre de notre monde contemporain.

 

Harcèlement en ligne et masculinisme

Les incels, célibataires involontaires, concept venu comme souvent des Etats Unis, s’en prennent régulièrement aux femmes sur Internet. S’appuyant sur leur propre désarroi, ils harcèlent et méprisent les femmes « les Stacy » qu’ils jugent trop belles, notamment celles qui obtiennent de très bonnes notes sur les sites de notation. Celles qui répliquent ou se moquent des ces pauvres hommes célibataires rustres et frustrés, risquent leur vie. Profitant de l’anonymat que procure internet, ils déversent sans retenu leur monstruosité,
La police est obligée d’y consacrer de très gros moyens car la haine et le harcèlement en ligne des masculinistes peut à tout moment conduire au pire, surtout quand ils s’opposent violemment –toujours en ligne aux neo straight edge. Cet autre mouvement masculin prône chasteté et moral, mais dévie rapidement dans le terrorisme aux Etats Unis.

Les dérives meurtrières

A Paris, les musiciens de Signifiant Youth sont agressés lors d’un concert par des incels qui détestent les valeurs humanistes et féministes défendues par le groupe.
Cet épisode violent est le prélude à un attentat plus violent qui va bouleverser la vie de Yvan et Simon, les leaders du groupe.

La violence est engagée, plus personne ne pourra l’arrêter.

Il faudra l’obstination du Commissaire Sébastien Mille, spécialiste du harcèlement en ligne, pour apaiser la situation et trouver les coupables, d’autant plus insaisissables qu’ils agissent masqués sur la toile.
Un thriller policier d’anticipation où l’avenir est déjà bien présent.

Benjamin Fogel, Le silence selon Manon, Payot Rivage, 343p, 20€

visuel : couverture du livre

Une playlist qui imagine des trucs
“Maison tanière”, la poésie estivale de Pauline Delabroy-Allard
Ilan Lévy

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