
“L’autobiographie allemande” d’Hélène Cixous
Dans une correspondance avec l’écrivaine et traductrice Cécile Wajsbrot, Hélène Cixous livre la part allemande et maternelle de sa biographie. Un nouvel éclairage qui oscille entre âpreté et douceur pour l’auteure et philosophe aux yeux noirs, grandie en Algérie.
[rating=3]
D’Hélène Cixous, on sait la naissance en Algérie, comme son ami Jacques Derrida. Même si elle a écrit Ostnabrück, on sait peut-être moins que sa mère, Eve, était allemande. Dans une correspondance littéraire lumineuse avec Cécile Wajsbrot qui la pousse à s’exprimer sur une Germanité intime, Hélène Cixous livre en parallèle sa vie, une réflexion sur l’identité et un très joli texte sur la langue. Alors que sa mère s’éteint à 103 ans, elle revient sur l’impact de la langue maternelle dans sa vie.
Mettant côte à côte Montaigne et Kafka, racontant aussi comment elle a dû réapprendre mot à mot le parler chuintant et intime de “Omi” (sa grand-mère) quand elle s’est mise à au Hochdeutsch. Une correspondance littéraire à l’ancienne où la pensée fuse, au fur et à mesure que les souvenirs remontent comme de l’écume, à la surface de la langue.
Hélène Cixous, Cécile Wajsbrot, Une autobiographie allemande, Christian Bourgois, 112 pages, 12€. Mars 2016.
visuel : couverture du livre