“La capacité de s’aimer” : la dernière parole d’Elsa Cayat.
Elsa Cayat, psychanalyste, tenait la chronique psy dans le journal de « Charlie Hebdo », elle a été assassinée, le 7 janvier 2015, dans les locaux de Charlie, et son dernier texte est publié, avec une préface d’un historien et anthropologue.
ALORS RACONTEZ-MOI
L’auteure commençait toujours ses séances de thérapie ainsi : Alors racontez-moi, tant elle croyait que la psychanalyse pouvait sauver des vies.
Ce texte devait être publié, mais la mort l’a empêché.
Selon l’auteure, c’est la peur panique, que l’on a vis-à-vis de la possibilité d’être libre et responsable, qui réduit l’Homme à s’automatiser.
On s’accroche au cadre au lieu d’interroger le fond.
Au lieu de s’élever vers la liberté, on se réfugie dans ses peurs, comme le serf médiéval qui craint le seigneur, et en cas de danger se réfugie dans le château, au lieu d’affronter ses peurs, comme un Homme libre.
UNE PSYCHANALYSE COLLECTIVE
Ce livre fonctionne comme une psychanalyse collective, il faut mettre des mots et des histoires sur les mouvements qui travaillent la société.
Comment s’aimer soi-même et comment aimer les autres ?
De la filiation, à la société, quelle est notre capacité de s’aimer ?
La question de l’amour, c’est d’abord la question de soi.
La filiation, ce n’est pas que la question de descendre de…
C’est être capable de comprendre son propre rapport à l’autorité, de comprendre les mots / les maux, qui nous ont bloqués, dans notre développement.
Il faut se délivrer du sens refoulé dont chacun est prisonnier.
Il faut se libérer de ses chaînes et se construire.
La capacité de s’aimer. Elsa Cayat, avec une préface de François Xavier Petit, éditions Payot Rivages, avril 2015,149 pages, 14,50 euros.
