Essais
Jean Cavaillès : Philosophe et héros de la Résistance

Jean Cavaillès : Philosophe et héros de la Résistance

04 January 2014 | PAR Jean-Paul Fourmont

Ancienne élève de l’ENS. et Docteur en Lettres, Hourya Benis Sinaceur publie une étude sur Jean Cavaillès.

[rating=4]

images (1)DE L’ECOLE A LA GUERRE
Fils et Petit fils de militaire, naît en 1903 à Saint Maixent l’Ecole .
Il se retrouve en 1920 en Lettres Supérieures au lycée Louis- le- Grand .
En 1923, il est reçu premier à l’ENS et obtient l’Agrégation de Philosophie en 1927.
Il effectue plusieurs séjours en Allemagne pour retrouver l’univers de Kant.
Il soutient en 1938 sa thèse « Méthode axiomatique et formalisme .essai sur le fondement mathématique ».
Mobilisé pour la guerre.

UN ENGAGEMENT COMME CHRETIEN
D’origine protestante, il milite pour un rapprochement culturel européen.

UNE CONDUITE EXEMPLAIRE PENDANT LA GUERRE
Il est cité comme Officier d’une haute valeur morale.
Philosophe brillant, Cavaillès ne cherche pas, comme certains normaliens « à préserver son cerveau pour la France » .
Il engage son intelligence, son esprit logique.

CREATION DU RESEAU COHORS
Prisonnier des allemands en juin 1940 .
Il s’évade et crée avec Christian Pineau le réseau COHORS.
Il fréquente dans la résistance, les époux Aubrac et Emmanuel d’Astier de la Vigerie.
Il est nommé à la Sorbonne en 1941.
Il crée et dirige le Mouvement libération nord.
Il fait de la résistance qui vise l’action immédiate (renseignement militaire, sabotage).

ARRETE PAR LA POLICE FRANCAISE
Il est arrêté par la police française et incarcéré .
IL laisse aux prisonniers le souvenir impressionné d’une conférence sur » Descartes et le Discours de la Méthode ».
Il s’évade le 29 décembre 1942 et entre dans la clandestinité totale.
IL va à Londres et est reçu par de Gaulle où il lui apporte symboliquement des photos de la cathédrale de Chartres avec des vers de Péguy.

IL MET SUR PIED UNE SECTION ACTION IMMEDIATE
Il retourne en France sur le terrain et crée une section action immédiate.
Il est arrêté par les allemands le 28 aout 1943, après une trahison .
Il est mis au secret à Fresnes et fusillé à Arras en février 1944, puis inhumé de manière anonyme.
Il reçoit la légion d’honneur à titre posthume et est fait Compagnon de la libération.

SON ACTIVITE DE CHERCHEUR NE FAIBLIT PAS
Durant toute cette période, son activité de chercheur ne faiblit pas.
Son texte testament « sur la logique et la théorie de la science « a ébranlé la scène philosophique.
Pour lui, l’objet, le contenu, le concept mathématique est le véritable acteur de son histoire.
Il cerne les sources philosophiques (Kant, Hegel, Husserl et Spinoza), à partir desquelles il vient à en juger que la pensée est une réalité dont les contenus s’engendrent eux-mêmes.
Cavaillès dont le corps repose dans la crypte de la Sorbonne et dont une salle de la Sorbonne porte son nom mérite de reposer au Panthéon pour son héroïsme.
Sa pensée se concentre sur les nœuds qu’il faut défaire ou trancher pour dégager de nouvelles voies. Toute la morale de Cavaillès repose sur l’effort, l’incarnation, l’action, l’obéissance.

Hourya Benis Sinaceur, Cavaillès, Editions les Belles Lettres, 270 pages, Novembre 2013, 19,50 euros.

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Jean-Paul Fourmont
Jean-Paul Fourmont est avocat (DEA de droit des affaires). Il se passionne pour la culture, les livres, les gens et l'humanité. Contact : [email protected]

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