Huppert lit la Thérèse d’Avila de Kristeva à l’Odéon

C’est une adaptation de « Thérèse mon amour », le livre de Julia Kristeva sur Thérèse d’Avila, figure emblématique de l’hystérie réussie, qu’Isabelle Huppert lira lundi 17 mars à 20h à l’Odéon. L’auteur, psychanalyste et écrivain, dialoguera ensuite avec Jean Birnbaum, directeur du Monde des livres. Cela promet un joyeux éclairage sur les délices de l’hystérie réussie.

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Vous connaissez la statue du Bernin à Rome où Thérèse d’Avila, Sainte Thérèse pour l’Eglise catholique, est transpercée, fouillée jusqu’à l’extase par la parole de Dieu. On appelle cela la Transverbération, une représentation qui fut l’emblème magnifique de la contre-réforme. C’est le parcours de ce personnage féminin passionnant qu’a retracé Kristeva dans « Thérèse mon amour », roman philosophique aussi facile à lire qu’un roman policier, paru en 2008 chez Fayard. Elle y part à la recherche de cette moniale qui a tout de la parfaite hystérique décrite par Freud, vomissements, anorexie, douleurs multiples, insensibilités corporelles jusqu’au quasi coma.

L’intérêt de cette figure emblématique réside dans cela que, contrairement à Marie-Madeleine la pêcheresse qui s’épuise dans des larmes, ô combien délicieuses, ou comme Lov Valérie Stein la déprimée, Thérèse d’Avila va, aimantée par la parole de l’Autre, le père idéal, cette figure ultime de l’aimé, initier et multiplier la création de couvents à sa gloire. Ecrire aussi (Les chemins de la perfection, un programme forcément sublime). Thérèse devient ainsi le modèle de l’hystérie réussie, possédée du désir, qui bâtit et se bâtit en s’explorant toujours plus dans des œuvres de sublimation.

Réservation : [email protected]
Site de Julia Kristeva : Kristeva.fr

Retransmis sur France Culture le 23 mars à 21h15 dans Théâtre et compagnie

Sabina Rotbart

visuel : photo officielle de JK.