
“Detroit dit-elle” : Cancer dans la civilisation par Marianne Rubinstein
Après le roman familial Nous sommes deux, Marianne Rubinstein livre sous un titre à la Marguerite Duras un essai plus intime qui mêle une lutte personnelle contre la cancer et un séjour à Détroit, ville mythique du capitalisme américain en pleine érosion. Une promenade douce et amère dans les malaises de nos civilisations.
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L’essai est le fruit d’une résidence d’un mois à Detroit, fleuron de l’industrie américaine et de la musique qui va avec la civilisation taylorienne, et qui est pourtant tombé en destruction. Le mot d’ordre pour l’auteure qui s’est battue avec succès pendant 3 ans contre un cancer du sein est : liberté.
Aidée de Freud, de blagues de George Steiner et de ce qu’elle peut observer, elle se promène et nous balade librement dans une association d’idées sur la chute des civilisations- mais aussi sur leurs réserves inespérées d’énergie. Plein de vie ou de survie, par-delà la destruction Detroit dit-elle est à la fois grave et léger, personnel et universel. On s’y promène aisément entre gens cultivés.
Marianne Rubinstein, Détroit dit-elle, économie de la survie, Verticales, Gallimard, 168 p., 16 euros. Sortie le 13 octobre 2016.
visuel : couverture du livre