
« Dolorosa Soror » de Florence Dugas : sexe, noirceur et liberté
Pour l’été, les Lectures amoureuses de la Musardine réédite un beau et noir texte érotique paru en 2000 aux éditions Blanche : Dolorosa Soror de Florence Dugas. Les histoires de SM finissent mal en général, mais celle-ci est aussi bien écrite que fascinante.
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Florence a 19 ans et vit de manière assez indépendante entre ses études de théâtre et sa garçonnière. Sa rencontre avec JP, professeur raffiné de lettres, de SM et de jeux de genres, bouleverse sa vie. Surtout, JP lui présente la sculpturale Nathalie, qui a fait de la douleur une manière de disparaître à soi. Florence n’aime pas spécialement avoir mal, mais découvre le plaisir avec JP et tombe amoureuse de Nathalie. Par-delà le mal, il y a évidemment une douleur ou un deuil d’enfance non résolu, que le fouet et la sodomie réveillent, et révèlent.
Parfaitement rythmé, proposant un rapport d’identification assez fort avec l’héroïne qui a, somme toute, beaucoup de bon sens et enrobé de juste ce qu’il faut de psychologie pour éviter le clinique et conserver aux personnages leur part d’ombre, Dolorosa Soror s’offre comme un festin de mots, de sang coagulé et de plongée dans une noirceur qui est, que l’on s’y reconnaisse ou pas, parfaitement fascinante. Cerise sur le gâteau? Une réflexion “gender” assez bien vue et jamais manichéenne, à partir des sentiers complexes où les caractères poussent leurs désirs et non-désirs. Un classique contemporain qui se termine avec goût sur une phrase définitive “Et comme je n’avais rien de mieux à faire, je me suis mise à faire le ménage”.
Florence Dugas, Dolorosa Soror, (2000/2014), La Musardine, collection “Lectures amoureuses”, 192 p., 7.55 euros.
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