OH LES BEAUX JOURS

11 July 2011 | PAR scene_watteau

Samuel Beckett mise en scène Michel Abécassis

Au milieu d’un paysage de désert brûlé, une sonnerie stridente retentit. La voilà, Winnie, ensevelie jusqu’au buste dans un mamelon de sable, qui s’abrite à l’aide de son ombrelle. Avec une innocence gracieuse, elle prie, se prépare, fredonne, se plaint. Reviennent des bribes de souvenirs, elle fait l’inventaire de son sac et de ses objets familiers. Elle s’adresse à son tendre ami Willie, que l’on aperçoit à peine et qui pousse de temps en temps quelques grognements. Winnie aime la vie, seconde après seconde, malgré le temps qui passe. Elle questionne le monde avec une incroyable vitalité et des fulgurances qui nous emportent sur d’autres territoires que ceux du rationnel, de l’explicable, un monde qui semble se surprendre lui-même. Rien ne semble altérer la faculté d’émerveillement de Winnie, ce personnage lumineux, qui s’obstine à continuer avec un humour déconcertant.

Monter un texte de Beckett c’est s’attaquer à un monde au-delà de toutes les conventions du théâtre, un monde irrationnel à l’image de ce monde qui nous dépasse. Monter un texte de Beckett c’est s’attaquer – au-delà du contenu – à la dimension formelle de l’oeuvre. Contraintes imposées par l’auteur tant les indications de Beckett sont omniprésentes. Un vrai défi au langage théâtral conventionnel. Pour passer ce cap, il est évident qu’il faut l’absolue nécessité de désobéir à l’auteur dans la fidélité. Monter un texte de Beckett c’est célébrer le silence, le voyage immobile, le temps. Il faut donc donner de la valeur et de la vie à ces indications, une véritable partition musicale, c’est comme cela que j’aborde ce texte et que je souhaite le révéler. Michel Abécassis

mercredi 30 novembre à 20h30

5 CARNETS
MARIA ANA BOBONE
scene_watteau

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration