
L’île prisonnière, la première série de Michel Bussi
Une série écolo-policière dans le décor mi-charmant, mi-effrayant d’une île isolée.
Un scénario et une île, signé Michel Bussi
Si plusieurs de ses romans policiers (Maman a tort, Un avion sans ailes) ont été adaptés avec plus ou moins de réussites à la télévision, c’est bien la 1?? fois que l’auteur à succès de romans policier écrit lui-même le scénario d’une série.
Nombre de ses romans ont pour décor une île comme la Corse (Le temps est assassin), les îles anglo-normandes (Sang famille), la Réunion (Ne lâche pas ma main), l’auteur doit y apprécier l’isolement, le sens des traditions, la promiscuité, et les nombreux mystères et légendes qui entourent le monde insulaire.
La série se déroule donc sur une île, Penhic, une île imaginaire que l’on situera facilement en Bretagne en raison de côté préservé de l’architecture et des tempêtes.
Les habitants y coulent une vie paisible sous la direction de leur maire (Antoine Duléry). Chacun se sent responsable des autres et, si l’on excepte quelques rivalités ancestrales, les insulaires sont solidaires.
Une attaque violente et étrange
Alors que tout semble paisible et que chacun vaque à ses occupations d’une habitude confondante, un mystérieux commando prend le pouvoir sur l’île. Armés jusqu’aux dents, en tenue militaire, ces hommes et femmes ne sont pas masqués. Ils rassemblent la population dans l’école, s’appellent par des noms grecs (alpha, gama,…) et revendiquent la non-violence. Cette non-violence sera tout de même rapidement battue en brèche par deux meurtres, certes non prévus par leur chef Alpha (Lannick Gautry, présent dans de nombreuses séries) qui domine l’ensemble de la prise d’otages. Curieusement, les preneurs d’otages connaissent minutieusement les faits et gestes des habitants dans le moindre détail et les forcent à ne rien changer à leurs habitudes. Les hommes en armes vont jusqu’à proposer aux habitants de leur acheter la nourriture.
Des faits troublants
La population est isolée et surveillée. Seule 5 personnes qui arrivaient par la navette sur l’île parviennent à se cacher et vont tenter par tous les moyens de sauver leurs amis.
De plus, l’un des enfants prisonniers, muet et passionné de mythologie grecque, remarque qu’il manque une personne parmi les preneurs d’otages. Les habitants se rendent alors compte qu’il y a surement un traitre parmi eux. Les dissensions commencent à apparaître entre ceux qui collaborent et ceux qui souhaitent résister.
Parmi les 5 personnes libres, se trouvent deux adolescents au grand courage, une médecin (Déborah François), une vieille acariâtre, haïe des habitants de l’île, Mado, magnifiquement interprétée par Anouk Grinberg et le mystérieux Alex.
Ce jeune adulte bienveillant avec ses compagnons d’infortune, qui se bat pour sauver leur vie et l’île, pose bien des questions.
Pourquoi est-il revenu sur l’île après 10 ans de bannissement ?
Qu’a-t-il fait pour être détesté ?
Est-il du côté des preneurs d’otage ?
Une intrigue intrigante
Prônant l’écologie à outrance et la bienveillance, les preneurs d’otages n’en sont pas moins équipés de missiles et d’explosifs et attendent un mystérieux événement.
La patte Bussi prend parfaitement sur cette série où le suspens et les questions augmentent avec les épisodes.
Le téléspectateur avance avec ces questions qui s’empilent au fur et à mesure que les langues se délient et que la vraie nature de chacun apparaît. Et, comme souvent chez Bussi, tout ce que l’on croyait se révèle bien évidemment faux.
L’île prisonnière met aussi parfaitement en valeur la Bretagne et ses paysages.
Tout juste, peut-on regretter la fin un brin trop morale !
Ilan Levy
L’île prisonnière
6 épisodes de 52 minutes
France 2 en replay
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