Cinema
PIFFF au Gaumont Opéra, clôture et Silent Hill : Revelation

PIFFF au Gaumont Opéra, clôture et Silent Hill : Revelation

28 November 2012 | PAR Olivier Handelsman

Le Paris International Fantastic Film Festival a pris fin dimanche soir, avec un effort artistique notoire : après une cérémonie au cours de laquelle ont eu lieu les remises de prix aux lauréats de la compétition, l’avant-première de Silent Hill : Revelation 3D. Un bilan très positif pour le film fantastique et place dans le cinéma d’aujourd’hui, malgré quelques choix contestables.

Dimanche 25 novembre 2012, à 20h, a eu lieu la cérémonie de Clôture du 2ème Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF), au cinéma Gaumont Opéra Capucines. L’émotion était perceptible chez les organisateurs du PIFFF : le nombre de spectateurs a plus que doublé depuis son édition précédente, confirmant l’intérêt du bon peuple du monde (à en croire les différentes langues entendues dans les couloirs du cinéma) pour ce genre si riche. Le jury de la compétition internationale, composé des réalisateurs français Nicolas Boukhrief, Xavier Gens, Pascal Laugier, Julien Carbon et Laurent Courtiaud, a décidé de décerner les :

PRIX DU JURY DE LA COMPÉTITION INTERNATIONALE – Meilleur long-métrage

THE BODY (EL CUERPO)
Réalisé par Oriol Paulo (Espagne – 2012)

Le corps d’une jeune femme décédée disparaît mystérieusement d’une
morgue. L’enquête est ouverte.

Distribué en France par INITIATIVE CINEMA ONE

 

 

MENTION SPÉCIALE DU JURY DE LA COMPÉTITION INTERNATIONALE
Le jury tenait à saluer le travail de ce jeune réalisateur péruvien de 23 ans qui les a
impressionnés.

THE CLEANER (EL LIMPIADOR)
Réalisé par Adrian Saba (Pérou – 2012)

Lima, Pérou. La capitale péruvienne est frappée par un virus foudroyant. Eusebio, homme bourru et solitaire, est chargé de déblayer les rues encombrées par les cadavres. Il va alors tomber sur un jeune garçon miraculé…

 

PRIX DU JURY DE LA COMPÉTITION INTERNATIONALE – Meilleur court-métrage international

EXIT
Réalisé par Daniel Zimbler (Grande-Bretagne – 2011)

Lors d’une partie de campagne, ce qui commence comme une simple boutade entre les convives va progressivement s’orienter vers le rituel de magie noire…

 

 

 

Le jury courts-métrages, composé d’Anaïs Bertrand (productrice), Eddy Brière (photographe), Rodolphe Chabrier (superviseur des effets spéciaux chez Mac Guff) et Abel Ferry (réalisateur) a décidé de décerner le :

GRAND PRIX DU COURT-MÉTRAGE FRANÇAIS

NOSTALGIC Z
Réalisé par Carl Bouteiller

Deux survivants expliquent comment tuer les différents types de zombies, du simple zombie chômeur au redoutable zombie banquier !

 

 

PRIX SPÉCIAL DU JURY DU COURT-MÉTRAGE FRANÇAIS
Le jury a souhaité saluer l’audace du réalisateur qui a osé se lancer dans un court-métrage
expérimental.

FOOD ELLE
Réalisé par Corentin Quiniou

Dans le décor unique d’une cuisine épurée, nous allons découvrir les expériences d’une étrange femme…

 

Le jury Ciné+ Frisson, composé de Myriam Hacène (directrice de la chaîne) et Christophe Commeres (directeur adjoint) a décerné les :

PRIX SPÉCIAL CINÉ+ FRISSON – long-métrage

THE BODY (EL CUERPO)
Réalisé par Oriol Paulo (Espagne – 2012)

La chaîne offre une campagne de promotion sur les antennes de Ciné+
(25 diffusions) à l’occasion de sa sortie en salles.

PRIX SPÉCIAL CINÉ+ FRISSON – court-métrage

NOSTALGIC Z
Réalisé par Carl Bouteiller
Achat par la chaîne pour une diffusion sur ses antennes.

 

Le public s’est aussi exprimé en choisissant de primer :

 

PRIX DU PUBLIC – long-métrage

CITADEL
Réalisé par Ciaran Foy (Irlande – 2012)

Jeune père de famille modeste, Tommy bascule dans l’agoraphobie suite à l’agression de sa femme enceinte par un gang ultra violent et monstrueux.

 

PRIX DU PUBLIC – court-métrage français

NOSTALGIC Z
Réalisé par Carl Bouteiller

 

 

PRIX DU PUBLIC – court-métrage international
RECORD/PLAY
Réalisé par Jesse Atlas (USA – 2012)

Depuis la mort de sa femme, un homme écoute en boucle les cassettes sur lesquelles celle-ci avait l’habitude de s’enregistrer. L’une d’elle va faire plus que raviver des souvenirs.

 

Après cette cérémonie, d’inquiétants sons et lumières ont fait basculer la salle dans l’ambiance terrifiante de Silent Hill. Des infirmières à la peau cadavérique, aux veines saillantes, aux couteaux tranchants et aux visages si tuméfiés qu’on ne pouvait les reconnaître ont investi le devant de la scène. Sur ces entrefaites, le réalisateur de Silent Hill : Revelation, Michael J. Bassett (et non Christophe Gans comme le premier film), ainsi que le producteur, Samuel Hadida, sont venus annoncer le film, ravis et sûrs d’eux. Après tout, le premier film était une bonne adaptation de la série des jeux vidéo originaux (musiques, monstres, histoire), et un succès artistique malgré des critiques de spécialistes mitigées mais très positives pour les médias grand public, et la plupart des acteurs du premier film reprenaient leur rôle.

Cependant il n’est de pire attitude que de crier victoire trop vite. La mort du personnage de Cybil Bennett (la policière dure à cuire et incrédule des jeux vidéo), le changement de scénariste (exit le génial Roger Avary) et de réalisateur auraient dû nous mettre la puce à l’oreille : Revelation est un mauvais film. En dépit de la présence de Sean Bean (Boromir du Seigneur des Anneaux, 006 de GoldenEye, et récemment Ned Stark dans Game of Thrones), dans l’une des rares productions où son personnage ne meurt pas (quoiqu’une scène rêvée… Non, vous le verrez -peut-être- en temps voulu), et de Kit Harington (Jon Snow, fils adoptif d’Eddard Stark dans la série suscitée), le scénario et les dialogues ont eu l’effet d’une purge inattendue. L’utilisation de la 3D, appliquée à un travail graphique EXCEPTIONNEL (redde Caesari quae sunt Caesaris) lors des scènes ayant lieu dans les réalités alternatives que vivent les habitants de Silent Hill (munies de flocons de cendre tourbillonnants, de bâtiments inquiétants et de monstres terrifiants), était indispensable, sauf lors des parties “banales” du film, où elle était inutile, à la limite de l’insupportable.

 

Il est dommage de constater que, à court d’idées, le scénariste ou le réalisateur ait décidé de bouleverser le cours des événements d’un film qui était excellent jusqu’aux fatales répliques sentimentales clichées et aux révélations précipitées et injustifiées de Vincent (Kit Harington, dans son plus mauvais rôle) à l’héroïne Sharon Da Silva/Alessa Gillespie (Adelaide Clemens).

 

 

Alors que le film suivait un cours intelligent et compréhensible, ce n’est pas seulement ceux à qui s’attaquent l’Ordre de Valtiel de Silent Hill, ville de Virginie Occidentale maudite par son installation sur un ancien cimetière indien et les rites de magie noire pratiqués par l’Ordre (responsable de la colère de la vraie Alessa), et sous laquelle brûle depuis dix ans un inextinguible feu minier qui ravage régulièrement ses fondations, qui basculent en plein cauchemar. C’est le public tout entier, venu voir un film d’horreur fantastique et non une farce sentimentale. Les scènes d’horreur en restent marquantes, mais la nausée persiste.

Silent Hill : Revelation 3D, avec Sean Bean, Adelaide Clemens, Kit Harington, Radha Mitchell et Deborah Kara Unger (en effrayante sœur de Christabella) est un film qui est à prendre au sérieux 70% du temps. Pour le reste, il s’agit là d’une insulte envers la saga. A voir si vous êtes un fan, ou tolérant. Mais préparez-vous à enlever souvent vos lunettes.

Crédits photos/vidéos : PIFFF, The (A)live project, Antony Gomes pour Immersion Studio

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Olivier Handelsman
Olivier Handelsman est étudiant en master de management à Grenoble École de Management, et étudie en échange à la Simon Fraser University de Vancouver (Colombie-Britannique, Canada) au second semestre 2013-2014. Licencié de Sciences Économiques à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, Olivier est intéressé par la micro-économie, l'entrepreneuriat, le management stratégique, de l'innovation, de la musique, des systèmes d'information et des nouvelles technologies. Olivier Handelsman a été scénariste de courts et longs-métrages en machinima (images de synthèse issues de jeux vidéo), et a une expérience professionnelle de pigiste dans différents médias tels que le journal Le Point (hors-série Références), PC Jeux et Millenium Source, ainsi que d'auditeur de service client, de programmeur Visual Basic et de démonstrateur produit.

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