Cinema
Olivier Jahan, réalisateur de Claire Andrieux : « Mes films ont un regard aimant sur leurs personnages »

Olivier Jahan, réalisateur de Claire Andrieux : « Mes films ont un regard aimant sur leurs personnages »

08 March 2021 | PAR Yaël Hirsch

Après avoir réuni 1,7 million de téléspectateurs en direct sur Arte le 9 octobre 2020, le film Claire Andrieux d’Olivier Jahan remporte le prix du syndicat français de la critique du meilleur film de fiction française à la télévision 2020. Le réalisateur nous parle de ce beau portrait de femme.

Que représente pour vous ce prix ?
Cela me fait évidemment très plaisir parce que cela veut dire que le film était apprécié par la presse au moment de la sortie. Les critiques avaient déjà joliment réagi au moment de la diffusion du film et nous avons eu de très beaux articles. Ce prix, c’est la cerise sur le gâteau, qui nous touche beaucoup et qui, je l’espère, va permettre à d’autres films de se faire. Car chaque fois qu’on remet en route la machine, tout est remis en cause.

Comment s’imbriquent Claire Andrieux et votre film précédent, Les Châteaux de Sable qui était sorti sur grand écran en 2015 ?
Claire Andrieux est donc un spin off des Châteaux de sable. Le premier opus était fait pour le grand écran. Son tout petit budget ne l’a pas empêché d’avoir du succès. Lorsque nous avons projeté le film en avant-première dans plusieurs salles de France, le public réagissait systématiquement à un personnage qui n’était pas central, puisque l’histoire c’était Eléonore (Emma De Caunes) et Samuel (Yannick Renier, ) qui se séparaient d’une maison de famille en Bretagne. Ce personnage qui faisait réagir le public, c’était l’agent immobilier : Claire Andrieux. C’est donc assez naturellement qu’avec mon complice et co-scénariste Diastème, nous nous sommes dits « Et si nous écrivions l’histoire de Claire Andrieux, nous connaissons bien le personnage ». Nous avons décidé de ne pas retenter le cinéma, les financements sont trop longs à trouver, d’où l’idée d’Arte. Cela s’est fait vite et avec notre producteur, de manière agréable.

Comment avez-vous découvert et dirigé l’éblouissante Jeanne Rosa ?
Jeanne à l’origine est une actrice de théâtre. Elle est proche de Diastème et nous avions déjà travaillé ensemble plusieurs fois : pour un court-métrage et pour Les Châteaux de Sable. Mais pour ne rien vous cacher, nous sommes une bande depuis des années, je la connais par cœur, nous sommes amis dans la vie on se connait bien. Nous avons écrit le rôle pour elle et je n’avais aucun doute qu’elle serait extraordinaire. Et elle a été énormément remarquée pour Claire Andrieux...

Une des grandes forces du film, c’est de parler d’un sujet tabou en sachant quand être très cru et quand être d’une extrême pudeur. Comment avez-vous pensé cette alternance très touchante ?
Il n’y a pas eu de recette magique. Nous avons écrit cette histoire assez vite en faisant des allers-retours de texte avec Diastème qui est le roi du dialogue et qui sait y amener des éléments surprenants. Ce dont nous sommes fiers, c’est que nous sommes deux hommes pour parler de l’histoire de Claire Andrieux et que personne ne nous l’a reproché au contraire, même et peut être grâce à notre manière cocasse d’aborder un sujet si intime et si grave. De manière générale, mes films ont un regard aimant sur leurs personnages. Nous avons peu projeté Claire Andrieux mais les messages que nous avons reçu aux quelques projections et lors de la diffusion sur Arte nous ont vraiment touchés.

Quel est votre lien aux Côtes d’Armor et comment la Bretagne irrigue-t-elle le film ?
Cela remonte aux Châteaux de Sable. Alors que nous cherchions un projet réalisable, j’ai hérité d’une maison de famille à 20km de de Paimpol. Nous avons été pragmatiques et sommes allés tourner dans cette maison. Je suis heureux d’avoir gardé la maison, j’ai appris à connaître la région qui, du coup, joue un rôle encore plus important dans Claire Andrieux.

Y aura-t-il un autre film avec les mêmes personnages ?
Nous avons en effet pour projet de réaliser un troisième volet pour achever une trilogie bretonne. Je ne peux pas trop vous en dire mais notre envie est de confronter les personnages des deux premiers films à cette période folle que nous avons traversée depuis mars 2020.

Crédit photo : © Aurélie Lamachère | 75e cérémonie de remise des Prix SFCC de la Critique 2020.

 

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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