
La mer à boire un film de Jacques Maillot
Le patron d’une entreprise de chantier naval voit peu à peu dégringoler tous ses rêves. Après sa vie privée, c’est sa vie professionnelle qui s’écroule, malgré tous ses efforts pour se maintenir à flot. Nous assistons également à la déchéance de tous ceux qui l’entourent.
Le film est complètement centré autour de la figure patronale incarnée par Daniel Auteuil. Le scénario, captivant,coécrit par Jacques Maillot, nous fait rentrer dans l’intimité du héros, un homme qui se croit fort mais qui va sombrer petit à petit. Cette histoire sans concessions met à jour tous les rouages du système capitaliste: banquiers, patrons, associés, actionnaires, ouvriers, salariés et syndicats. Personne n’est épargné: chacun n’est qu’un rouage du système et, même si le patron d’entreprise a la connaissance de tous les rouages, il est le plus prisonnier du système car tout le monde lui tire dans les pattes à commencer par les banques puis ses employés qui se révoltent face à leur licenciement et ruinent les dernières chances de l’entreprise de se maintenir à flot. Ce film nous montre également que tout le monde est capable de détruire: il suffit d’un homme pour faire couler une entreprise mais bien peu sont capables de construire. Le parti pris de Jacques Maillot est de mettre en avant ce personnage qui a su créer quelque chose et donner un emploi à beaucoup d’ouvriers qui aiment leur travail. Ce concepteur va se retrouver pris dans l’engrenage bancaire, piégé par des questions d’argent. Le bateau va couler, qui sera submergé en dernier?
La beauté des images et le charisme de Daniel Auteuil ajoutent à la puissance du scénario pour produire une œuvre puissante qui n’est pas prête de sortir de la mémoire des spectateurs.
A travers le microcosme d’une entreprise, c’est toute la société qui est passée au crible et le constat est amer. La crise est générale, la solidarité réduite à néant et l’humanité mise à mal. L’individualisme a pris le pas sur le collectif et, au final, c’est à tout le monde que cela nuit. Rarement l’expression “le bateau coule” aura été plus adaptée à quelque chose qu’à cette fiction très noire mais très réaliste.
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