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Harka au Festival International du Film de Saint Jean de Lutz  : un coup de poing

Harka au Festival International du Film de Saint Jean de Lutz : un coup de poing

08 October 2022 | PAR La Rédaction

Le premier film en compétition projeté dans le cadre du Festival International de Saint-Jean de Luz est un coup de poing. On tient le choc, mais on reste en apnée jusqu’au final paralysant et puissant. Harka est réalisé par Lotfy Natan et c’est son premier film, il sortira bientôt sur nos écrans, le 2 novembre.

Par  Farah Malaoui

Dans la Tunisie de l’après Printemps arabe, Ali jeune garçon tranquille mène une existence solitaire. Il revend au détail, de l’essence de contrebande en rêvant d’une vie meilleure. À la mort soudaine de son père, il doit s’occuper de ses deux sœurs et faire face à leur expulsion imminente. Sous le poids de cette responsabilité et confronté aux injustices, Ali s’éveille à la colère et à la révolte. Celle d’une génération qui, plus de 10 ans après la révolution, essaie toujours de se faire entendre…

Harka, est un film politique. Le mot signifie « brûlure » en arabe ; il désigne également ceux qui s’aventurent à quitter leur terre natale souvent par bateau, pour rejoindre l’autre rive avec l’espoir de forcer le destin.

Filmé en plan serré, l’acteur Adam Bessa nous invite dans sa tête. Il ne nous laissera pas en sortir. Dans un jeu intériorisé à l’extrême, il envahit l’écran d’émotions subtiles et maîtrisées : accablé, harassé, combatif et tendre. L’espoir d’un dénouement plane pendant tout le film, jusqu’au pétage de plomb tragique qu’on devine pourtant inéluctable dès la première seconde. Le rythme parfait entre désespoir et sursaut d’humanité parvient à nous surprendre malgré le choix chronologique de la narration, jusqu’à la dernière scène : sidérante.

Le décor sert de parabole. La corruption de la police et l’administration impuissante, conduisent les habitants à évoluer dans une société hostile. Entourée d’une nature impassible et puissante, la précarité des décors contrastent d’autant plus. C’est dans cette réalité rudimentaire qu’Ali tente d’exister en se glissant dans les fissures d’un système pour y abriter ses espoirs d’évasion.

Après un documentaire très remarqué sur un gang de bikers à Baltimore dans le Mariland, adapté au cinéma par Sony Pictures, Lotfy Nathan signe son premier long-métrage de fiction. Un Chef d’œuvre.

HARKA, Un film de Lotfy Nathan 

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La Rédaction

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