Cinema
[Critique] « Pulp : a film about life, death and supermarkets… » : le rock et les gens ordinaires

[Critique] « Pulp : a film about life, death and supermarkets… » : le rock et les gens ordinaires

28 March 2015 | PAR Geoffrey Nabavian

Même s’il ne soulève pas les faramineuses questions qu’il promettait, et s’il passe un peu vite sur Sheffield, la ville qu’il veut peindre, ce documentaire sur Pulp vaut pour les quelques moments d’émotion simple qu’il livre. Celle de rockers lunaires, retrouvant leur environnement de jeunesse.

[rating=3]

Affiche PulpEn 2012, au terme d’une longue tournée de reformation, Pulp, légendaire groupe de rock des années 80 et 90, a donné son ultime concert. Dans une ville d’Angleterre judicieusement choisie : Sheffield. La patrie originelle des membres. Le 8 décembre 2012, Florian Habicht a donc filmé cette ville, du petit matin jusqu’à la nuit noire. Interrogeant les habitants. Des gens en apparence ordinaires, qui, pour la plupart, connaissent au moins le plus grand tube de Pulp : « Common people »…

Voilà donc un documentaire qui capte une ambiance précédent un concert rock, et livre ensuite des images de ce dernier. Mais pas seulement. Car l’ambition de Pulp, a film about life… est de donner la parole aux musiciens, filmés dans le cadre de leur ville d’origine. Ainsi Jarvis Cocker, chanteur qu’on ne présente plus, si doué pour conter en musique les histoires les plus communes, flâne-t-il dans les rues. Ainsi Nick Banks, le batteur, assiste-t-il à l’entraînement de l’équipe de foot dans laquelle joue sa fille…

Le principe fonctionne : il rend certaines paroles très émouvantes. Mark Webber, guitariste, accoudé à un vieux bar, semble en apesanteur. Ses yeux expressifs parlent pour lui. Candida Doyle, la claviériste, se confie abondamment : son arthrite, ses périodes sombres… On regrette juste un peu un effet de fragmentation : on passe trop vite d’une scène à l’autre. On se dit qu’une minute de plus aurait révélé davantage. Et aidé à ce que les chansons de Pulp, diffusées en même temps, éclairent vraiment les images. En ce qui concerne la ville, on se contente souvent d’effleurer la personnalité des habitants. Et les scènes qui veulent entraîner ces derniers dans des chorégraphies ne prennent pas.

Pas un grand documentaire, ce Film about life… . Mais on y apprend des anecdotes, sur Jarvis surtout. On se prend à quelques reprises à être très émus. Et la musique de Pulp ? On l’y entend, largement. Elle est magique.

AVANT-PREMIERE DU FILM, en présence de Jarvis Cocker : samedi 28 mars, aux 3 Luxembourg, à 21h30. Informations ici.

Pulp, a film about life, death and supermarkets… . Un film documentaire de Florian Habicht. Sur une idée de Florian Habicht et Jarvis Cocker. Avec le groupe Pulp (Jarvis Cocker, Mark Webber, Steve Mackey, Candida Doyle, Nick Banks), leurs musiciens additionnels, les musiciens et les habitants de Sheffield. Documentaire britannique. Durée : 1h30. En salles le 1er avril.

Visuels : © ZED

Les 500 ans de Thérèse d’Avila
[Critique] « Shaun le Mouton » : film d’animation abouti et rigolo
Avatar photo
Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration