Cannes 2022, Un certain regard : “Mediterranean fever” et intimité de conflits par Maha Haj
La réalisatrice palestinienne Maha Haj présente une histoire d’amitié en section Un certain regard. Une comédie douce amère où l’arabe résonne sur la mer de Haïfa et où les contrastes intimes révèlent des failles existentielles plus grandes.
L’écrivain et le truand
Père de famille au foyer en attendant d’écrire son nouveau roman, Walid s’occupe bien de ses deux enfants mais est doucement entré en dépression. L’arrivée d’un voisin bruyant, grossier et plein de vie, Jalal, vient le révérer. Notamment parce que Jalal est un truand, un vrai, haut en couleurs, aussi bien pour un sujet de roman que pour un changement de vie.
Une comédie féroce
Dans la veine de Personnal Affairs, Maha Haj parvient à saisir des tranches de vies de Palestiniens vivant en Israël et nous les rend très vivants et très proches. Si les personnages sont bien dessinés, les acteurs, merveilleux et les vues de Haïfa d’une grande beauté, le moment où l’intime et le politique se joignent est souvent trop pesant ou didactique. La scène du cours de géographie du fils de Walid avec le trauma de ne pouvoir dire que Jérusalem est capitale de la Palestine pèse un peu trop lourd, là où, du quotidien aurait suffi à exprimer le contexte politique dans lesquels les personnages évoluent.
Mediterranean Fever, de Maja Haj, avec Avec Amer Hlehel, Ashraf Farah, Anat Hadid, Samir Elias, 2022, Allemagne, France, Chypre, Qatar, 1h48. Un Certain Regard, sélection officielle, En compétition.
visuel (c) Sophie Dulac