Cannes 2022, Compétition : “Leila’s brothers”, une comédie familiale un peu plombante de Saeed Roustaee
La petite trentaine et un talent fou, Saeed Roustaee, le réalisateur de La loi de Téhéran était très attendu en compétition à Cannes. Jolie comédie familiale contenant un soupçon de matriarcat, Leila’s brothers est néanmoins un peu trop plombée pour nous éblouir pleinement.
L’union fait la force ?
Au moment où son usine ferme, Alireza se retrouve propulsé au sein de sa famille, laissée très désargentée après le décès d’un oncle parrain, un an auparavant. La soeur, Leila, est la seule qui travaille plus ou moins pour nourrir tous ses frères, leur descendance, et leurs parents un peu hypocondriaques. Leila supplie Alireza de rester pour relever le niveau de neurones assez faible des trois autres frères (un wannabe truand célibataire, un père de famille balourd et un petit jeune un peu muet). Le projet ? Mettre ce qu’il leur reste en commun pour acheter une boutique et lancer un business ensemble.
Une comédie qui s’enfonce dans des lourdeurs
Alors que le film commence assez majestueusement avec des scènes de foules, d’usine et des partis pris de plans aussi étonnants et léchés que dans La loi de Téhéran, assez vite, le psychologique et les dialogues l’emportent et l’on commence un peu à s’ennuyer malgré toute la fougue de Taraneh Alidoosti en Leila. On semble nous promettre l’énergie d’un bad trip à la manière des frères Safdie et l’on se retrouve dans une version perse et assez engoncée d’Affreux, sales et méchants. Certes, un western “safran-riz”, c’est pas mal pour mettre à distance les clichés et nous donner à vivre en direct une réalité assez désespérée à Téhéran, néanmoins le naturalisme et la psychologie reprennent le pas trop violemment. Les histoires de familles – surtout quand ce ne sont pas les nôtres – doivent probablement oser plus pour déborder et pallier l’ennui…
Leila’s brothers, de Saeed Roustaee, avec Taraneh Alidoosti, Navid Mohammadzadeh, Payman Maadi. En compétition. Sortie française le 24/08/2022.
Visuel (c) Amirhossein Shojaei/ Wild Bunch