![[Cannes 2021, Hors Compétition] The year of the everlasting storm : penser et rêver le confinement, en plusieurs segments](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2021/08/year-of-the-everlasting-storm-cannes-2021-panahi-anthony-chen-weerasethakul-toute-la-culture-698x1024.jpg)
[Cannes 2021, Hors Compétition] The year of the everlasting storm : penser et rêver le confinement, en plusieurs segments
Le film en plusieurs segments Hors Compétition de cette édition 2021 du Festival de Cannes invite plusieurs grands réalisateurs à livrer des visions sur le confinement dû au coronavirus, offrant des fenêtres sur différents pays. Avec au final des réussites, témoignant de regards forts.
En 2021, le film en plusieurs segments présenté Hors Compétition à Cannes empoigne, logiquement, le sujet qui a le plus obsédé la Terre ces longs derniers mois : le coronavirus, ainsi que les immobilisations qu’il a provoquées au niveau mondial. Rythme cannois oblige, on avouera que l’on n’a hélas pas été en mesure de voir tous les petits films composant au final ce métrage. On restera plutôt convaincu par la simplicité de la démarche de Jafar Panahi, signataire du tout premier segment, qui livre un instantané de son existence chez lui en temps de confinement, alors que sa famille et celle de sa femme lui fait quelques visites – parfois en combinaison anti-bactéries intégrale – et que le temps passe lentement. Il pimente ces visions simples avec quelques images qu’on pourrait croire sorties d’un rêve, telles les allées et venues de son iguane de compagnie, observant notamment les oiseaux qui vivent sur son balcon.
Suit le segment d’Anthony Chen, réalisateur singapourien très remarqué pour ses films Ilo Ilo et Wet Season. Anthony Chen, qui sidère ici par sa maîtrise. Se penchant sur le destin d’un couple avec enfant confiné, qui voit ses perspectives se réduire – entre manque d’espace, d’argent, de force vitale… – il adopte un ton qui ne redoute ni noirceur ni tristesse mais évite toute complaisance. Sa réalisation, très sobre, orchestre un dialogue entre vues en appartement et visions de l’extérieur, cadrant la ville enfermée, toutes aussi grises. Ses interprètes se révèlent géniaux, et surtout, son récit, engagé, sait laisser aux scènes leur part de mystère et ne pas se montrer explicatif à outrance. Il s’avère donc au final engagé, mais aussi très universel, et donc d’autant plus triste.
The year of the everlasting storm est un film en plusieurs segments parlant du coronavirus, réunissant les réalisateurs Apichatpong Weerasethakul, David Lowery, Anthony Chen, Laura Poitras, Jafar Panahi, Dominga Sotomayor et Malik Vitthal, et présenté Hors Compétition au Festival de Cannes 2021.
Retrouvez tous nos articles sur les films du Festival dans notre dossier Cannes 2021.
*
Visuel : affiche internationale de The year of the everlasting storm