
Quatre pépites de Jean Vigo restaurées, à découvrir au cinéma

Lundi 11 octobre, le Prix Jean Vigo a été décerné à Petite Solange d’Axelle Ropert. Si le nom de Jean Vigo évoque un monument du 7e art, on risque d’oublier à quel point ses films peuvent être ludiques, facétieux, libres. Restaurés, Zéro de conduite, L’Atalante, A propos de Nice et Taris, ou la natation vous charmeront à coup sûr.
L’Atalante (1934), sans doute le film le plus connu de Jean Vigo, possède une merveilleuse force d’évocation : Michel Simon le dos tatoué de femmes nues, les hésitations de Dita Parlo, les chansonnettes de la péniche sur le fleuve (“leurs joues commencent à se hâler et leurs yeux sont couleur du temps“), émeuvent et restent en mémoire.
“Zéro de conduite. Consigné dimanche !“, à sa sortie en 1933, Zéro de conduite avait été censuré. Insolent, d’une drôlerie irrésistible, le film célèbre les mérites des cancres en herbe. La liberté et la loufoquerie, avant tout.
Moins connus, A propos de Nice (1930) et Taris ou la natation (1931) captivent par leur bizarrerie. Endiablé, le premier, de 24 minutes, nous entraîne dans une Nice baie des Anges-vitrine, où les bourgeois déambulent sur la promenade des Anglais, aussi emplumés que des autruches. Marchant, ronflant, dansant, les corps bougent au rythme d’une musique implacable, qui les déshabille avec ironie.
Taris ou la natation, 11 minutes à peine, se présente comme une leçon de choses, où le champion de France nous initie à sa pratique. Peu à peu, la décomposition des mouvements, le rythme de la voix, se teintent d’étrangeté et nous emportent, là aussi, légèrement à côté.
Ne craignez surtout pas d’entrer dans l’univers de Jean Vigo, étonnant et revigorant !
Taris ou la natation (1931, 11 minutes); A propos de Nice (1930, 24 minutes); Zéro de conduite (1933, 45 minutes); L’Atalante (1934, 89 minutes), films restaurés en 4K par la Gaumont. Sortie au cinéma.
visuels: photos officielles.