
“La place d’une autre”, Lyna Khoudri en majestueuse usurpatrice par Aurelia Georges
Sélectionné à Locarno et vu à Angoulême (lire notre article), La place de l’autre de Aurélia George met en lumière Lyna Khoudri dans une usurpation d’identité dans l’Est de la France en pleine première guerre.
Une infirmière joue à la dame
Nélie (Lyna Khoudri, lumineuse en costume) fuit une existence de misère en s’enrôlant comme infirmière pendant la Seconde Guerre. Un obus touche devant elle une dame (Mayd Wyler, sombre) à la tête. Trouvant la dernière lettre du père de la défunte, elle prend son médaillon et son identité pour se recommander de la lettre auprès d’une dame de la haute société protestante de Nancy (jouée par Sabine Azéma). Elle devient sa lectrice et sa chouchoute, pour trouver à Nancy confort et respectabilité. Jusqu’à ce que le mensonge lui revienne au visage …
Un film qui se révèle…
Malgré la superbe photo et les costumes parfaits, le côté film d’époque – avec vieux livres et chant compris- empèse le début de La place d’une autre. Malgré toute la vivacité de son actrice principale, Aurélia Georges peine à renouveler le genre et même à diriger ses actrices dans la première partie qui cite tant de films (dont La vie et rien d’autre de Tavernier dont Sabine Azéma semble sortie pour faire un tour).
Ce n’est qu’après un deus ex machina un peu kitsch que la vraie intrigue démarre sur le mot “ne pas mordre la main qui vous nourrit” avec un véritable duel au sommet qui atteint un niveau de thriller psychologique. Il faut donc passer la première moitié du film pour en goûter tout le sel et savourer d’autant plus les belles images et le jeu de Lyna Khoudri.
La place d’une autre, d’Aurélia Georges, avec Lyna Khoudri (Nélie), Sabine Azéma (Eleonore), Maud Wyler (Rose), Laurent Poitrenaux (Julien)
visuel (c) Pyramide Films