“Glory”: Kristina Grozeva et Petar Valchanov sur les traces de l’homme du peuple
Après avoir triomphé au Festival du film d’Arras et marqué les esprits aux Arcs, le nouveau film des réalisateurs bulgares Kristina Grozeva et Petar Valchanov arrive sur nos écrans le 19 avril. Une fable efficaces et bien ficelée sur le marketing politique autour de l'”homme du peuple”.
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Dans une Bulgarie qui a passé sa transition démocratique, qui est entrée dans l’ère des spin-doctors et du marketing politique, l’héritage soviétique d’une état monstrueusement incompétent et corrompu de leur. Un homme du peuple, un vrai, un cantonnier “old school” trouve un sac de billets et les remets aux autorités. Le ministère des transports décide de lui rendre hommage mais la rousse chargée de com du ministre s’intéresse bien plus à l’image qu’au bonhomme. Au point de lui subtiliser son seul bien, sa montre, pour lui fourguer en prix une autre en toc rutilante et sans âme. Le pauvre cantonnier bègue essaie d’obtenir justice, mais aussi bien les voisins, que les politiques ou les journalistes abusent et se moquent de son panache de Don Quichottte.
Après The Lesson (lire notre critique), Kristina Grozeva et Petar Valchanov sont de retour sur nos écrans avec une farce cruelle et efficace portée par des comédiens ultra-doués. Glory tient avec maestria sa ligne entre image quasi-documentaire et lignes de comédie acide. Et la cerise sur ce gâteau potemkine qui fait vraiment le pont entre le 20ème et le 21ème siècle c’est qu’au moment même où le comique risque de devenir appuyé, l’ambivalence que suscitent tous les personnages (tendresse ET irritation) tient lieu de garde fou. Un travail de moralistes, tout en nuances.
“Glory”, de Kristina Grozeva et Petar Valchanov, avec Stefan Denolyubov, Margita Gosheva, Kitodar Todorov, Milko Lazarov, Bulgarie, 101 minutes, 2016, Urban distribution, sortie le 19 avril 2017.